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Le Paris de Diane de Beauvau-Craon

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Éric Jansen

03 July 2022

Sans départir. C’est le titre de ses mémoires et la devise de la famille. Pas sûr que les ancêtres Beauvau-Craon auraient aimé le rapprochement. Et que dire du grand-père maternel Anténor Patiño ! Mais il illustre parfaitement la vie de cette princesse rebelle. Ne rien renier, tout prendre, le bon comme le mauvais, et garder la tête haute.

Joindre les extrêmes, panache et décadence, maintien aristocratique et nonchalance, joie de vivre et attirance pour l’abîme… Très jeune, Diane a voulu fuir son milieu, obsédée par une quête de liberté dont elle a fait sa règle d’or. Le cadre sophistiqué de l’appartement de l’avenue Foch et celui, majestueux, du château d’Haroué lui ont vite pesé. Elle plonge avec délice dans le New York des années 1970. Si la formule sex, drugs and rock’n’roll n’a pas été inventée pour elle, elle en est la parfaite ambassadrice. Il faut dire que les amis ne l’aident pas non plus à rester sage. Ils s’appellent Andy Warhol, Robert Mapplethorpe, Mick et Bianca Jagger… Durant la journée, Diane de Beauvau-Craon a un semblant de métier, auprès du couturier Halston, mais dès que la nuit tombe, elle s’enivre, à tout point de vue, au Studio 54. Quand elle rentre à Paris, ce n’est pas mieux : intime de Jacques de Bascher, célèbre pour avoir été le grand amour de Karl Lagerfeld, elle s’étourdit avec lui dans un tourbillon de plaisirs interdits, mais l’aventure finit mal. La mort est omniprésente dans ce parcours chaotique. Heureusement, des êtres solaires l’illuminent aussi : son fils Yunes, né d’une passion tangéroise, quelques amis fidèles comme le décorateur Jean-Louis Deniot, sans oublier le prince Marc de Beauvau-Craon, admirable d’affection paternelle. Prenant le même plaisir à converser avec la reine mère en visite à Haroué qu’avec ses amis bikers, Diane a multiplié les expériences, et sa vie est une suite d’anecdotes savoureuses. Aujourd’hui installée à Naples, elle n’a pas oublié le Paris de ses années canailles…

Le café de la mairie

“Bien sûr, je suis restée une fidèle du Flore, où j’ai connu, à l’âge de seize ans, Jacques et Karl. Ils avaient toujours la table, à gauche en entrant, devant la caisse. Sauf que maintenant, quand il est pris d’assaut par les touristes, je me réfugie au premier étage. Plus calme et plus désuet, le Café de la Mairie se trouve sur la sublime place Saint-Sulpice. Il me rappelle la même époque, car j’ai habité avec Jacques dans l’immeuble en face. Je recommande le sandwich rillettes cornichons !”
8 Pl. Saint-Sulpice, 75006 Paris • Tél. 00 33 1 43 26 67 82

Caviar Kaspia

“J’aime retrouver l’atmosphère feutrée et glamour de ce restaurant fondé en 1927. Avec ses boiseries, ses tableaux, ses nappes bleu turquoise, le cadre est comme un écrin hors du temps. Et l’équipe est très professionnelle. Je ne suis pas une grande gastronome, mais je suis sensible au service et là, il est impeccable. On est toujours très bien accueilli et on ne vous regarde pas de travers si vous ne commandez pas une grosse boîte de caviar ! Ils ont le meilleur saumon fumé qui soit.”
17 Pl. de la Madeleine, 75008 Paris • www.caviarkaspia.com

Galignani

“Je sais que c’est une librairie qu’on n’a plus besoin de présenter, mais elle a pour moi une dimension sentimentale. Elle me rappelle à nouveau Karl que j’accompagnais dans ses tournées de librairies, le seul endroit où il n’était pas pressé. On commençait par La Hune, puis on traversait la Seine pour arriver chez Galignani, où l’on était accueilli par Bertrand Pizzin, qui avait préparé une première sélection, ce qui n’empêchait pas Karl de farfouiller dans les rayons pendant des heures.”
224 Rue de Rivoli, 75001 Paris • www.galignani.fr

Jardin du Luxembourg

“J’étais quelqu’un qui ne marchait pas. Je prenais un taxi pour faire 100 mètres… Et puis, j’ai subi une très lourde opération du dos et pour ma convalescence, j’ai été obligée de découvrir le plaisir de la promenade ! J’ai donc pris le chemin du jardin du Luxembourg, où j’emmenais mon fils il y a trente ans ! L’endroit est magique et rien n’a changé : les enfants qui poussent les petits bateaux sur le bassin, les poneys, les voitures à pédale. En revanche, je n’étais pas très théâtre de Guignol…”
Paris 6ewww.parisinfo.com

L’Église Saint-Étienne-du-Mont

“Elle est située juste derrière le Panthéon. Elle est sublime et pourtant méconnue. J’aurais pu dire Saint-Sulpice, mais il m’est arrivé une chose extraordinaire dans cette église. Le jour où je montais les marches pour la visiter, le téléphone sonne et on m’apprend la mort de mon ami Étienne Dumont ! Je suis entrée chancelante. J’ai cherché un cierge pour l’allumer, en sa mémoire, et je suis tombée sur un baptême. J’y ai vu un signe : mon ami était en train de renaître…”
Place Sainte-Geneviève, 75005 Paris • www.saintetiennedumont.fr

Epicerie Izraël

“Ouverte en 1947, cette épicerie fine est une institution et un des derniers vestiges du Marais, avant que le quartier ne soit complètement transformé. C’est un lieu extraordinaire, une caverne d’Ali Baba remplie de produits exotiques, où je déambule, fascinée par les couleurs et les senteurs. J’y retrouve l’Orient que j’aime tant. Épices, pistaches, loukoums, piments, vanille, tarama, sans oublier le riz iranien et le meilleur gingembre confit du monde. Il y en a pour tous les goûts.”
30 Rue François Miron, 75004 Paris • Tél. 00 33 1 42 72 66 23

En couverture : © JF PAGA

Richard Ruben de retour à Forest !

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Belgique, Forest

Du 27/03/2025 au 27/03/2025

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