Viviane Eeman
05 April 2022
Après avoir parcouru les rues tranquilles de Windhoek, la capitale encore marquée par son passé colonial, et visité le marché artisanal du bois, départ pour le désert du Namib, l’un des plus vieux au monde. Il s’étend sur plus de 1900 kilomètres de long et mesure entre 80 et 160 kilomètres de large, en bordure de l’océan Atlantique. Dans ses vastes plaines paissent oryx, springboks et autruches. La splendeur de la réserve du Namib-Naukluft s’exprime le mieux à Sossusvlei, où un lac asséché est entouré de dunes qui peuvent atteindre plus de 300 mètres. Mais ce qui frappe, ce sont les fabuleuses couleurs des dunes, d’un rouge ardent, voire rose ou ocre selon l’heure du jour… Il est possible de les gravir à pied, de préférence le matin, au lever du soleil, pour éviter les fortes chaleurs. La star est la fameuse Dune 45, proche de l’entrée et donc facilement accessible. On dit souvent qu’elle est la plus photographiée au monde. À visiter, non loin, l’impressionnante gorge du canyon de Sesriem, creusée par la rivière Tsauchab et ses 30 mètres de profondeur. Ou encore, aux confins du désert, la mythique baie de Sandwich Harbour et ses célèbres dunes Big Daddy et Big Mama, un lieu inscrit au patrimoine de l’UNESCO. Des merveilles naturelles qui peuvent se découvrir en montgolfière.
Fish River Canyon, à l'extrême sud du pays. © Terre d'Afrique
Pour ceux qui ne sont pas pressés, cap à l’extrême sud de la Namibie, sur les traces d’une des merveilles du pays. Hors des circuits traditionnels et peu fréquenté, le spectaculaire Fish River Canyon est le deuxième plus long canyon au monde après celui du Colorado : une faille de 160 kilomètres de long, 26 kilomètres de large et d’une profondeur vertigineuse qui peut frôler les 550 mètres. Pour l’apprécier, le meilleur point de vue se trouve à Hobas. L’idéal est d’y randonner quelques jours le long des bassins où viennent s’abreuver zèbres, babouins, oryx ou léopards. Le circuit suit le lit sablonneux du fleuve et se termine aux sources chaudes d’Ai-Ais. Un survol en avion est possible à partir de Swakopmund.
Reprenons le cours du voyage. Après le désert, place à la petite ville balnéaire de Swakopmund et son architecture germanique. Incontournable pour les amateurs de sport, elle propose d’innombrables activités, comme les randonnées en quad dans les dunes, le surf des sables, l’e-bike, les balades à cheval, le kayak de mer ou le (fantastique) survol du littoral en avions légers ou en hélicoptères. Ces derniers, permettent, par exemple, de suivre la rivière Kuiseb jusqu’aux dunes de Sossusvlei, et de revenir par le long de la côte, ou de découvrir la Skeleton Coast, l’un des sites les plus surprenants. Vu du ciel, l’endroit ressemble à une mer de dunes qui se jetterait dans les eaux glacées de l’Atlantique refroidies par le courant de Benguela. Magique et un peu inquiétant lorsqu’il est enveloppé par le brouillard ! Son surnom de “portes de l’enfer” a de quoi faire frissonner, d’autant qu’on y trouve bon nombre d’épaves, ainsi que des squelettes d’animaux. Au sud, le port de pêche de Walvis Bay est aussi une réserve naturelle. Embarquement pour une croisière en catamaran afin d’apercevoir dauphins, otaries et même quelques baleines en saison. En revanche, direction les marais salants pour croiser flamands roses et pélicans que l’on peut également observer à Pelican Point. Arrêt possible à Cape Cross où a élu domicile une très importante colonie d’otaries à fourrure qui peut compter jusqu’à 100 000 individus.
Des pétroglyphes à Twyfelfontein. © Terre d'Afrique
En remontant vers le nord-ouest, on traverse les grandes étendues lunaires et rocailleuses du Damaraland à la beauté authentique parsemée de plateaux granitiques, de lits de rivière sablonneux et de rocs rouges de basalte. La faune sauvage y est très présente, avec girafes, springboks, oryx, zèbres des montagnes, koudous, rhinocéros ou éléphants du désert, plus petits que les éléphants africains. Des treks sont prévus pour les pister. Arrêt sur image dans une forêt de 260 millions d’années où patientent une cinquantaine d’arbres pétrifiés, dont certains atteignent 34 mètres de long et 6 mètres de circonférence. Un peu plus loin, le superbe site de Twyfelfontein et son énorme chaos de roches sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce musée à ciel ouvert compte plus de 2500 pétroglyphes vieux de 6000 ans qui représentent des animaux de la région et seraient l’œuvre de chasseurs-cueilleurs de l’âge de la pierre. À 10 kilomètres de là, il ne faut pas manquer les tuyaux d’orgue de dolérite, à admirer au coucher du soleil, ni la Burnt Mountain, une coulée de lave vieille de 80 millions d’années.
Arrivée dans l’un des plus beaux sanctuaires de la vie sauvage grâce à ses points d’eau artificiels et ses sources. Entre ses vastes étendues salines arides et ses riches zones de savane et de plaines herbeuses, le parc déploie sur 22 000 km² plus de 114 espèces de mammifères, 340 variétés d’oiseaux et 110 sortes de reptiles. Son nom de “grand espace blanc” provient de la dépression d’Etosha Pan, une très large cuvette recouverte d’argile et de sel qui attire des milliers de flamants roses pendant la saison des pluies. De quoi occuper plusieurs journées de safari, d’autant que la végétation relativement basse permet d’observer facilement la faune. Cap vers l’est de la Namibie.
Les chutes Victoria sont le plus grand rideau d'eau du monde (1708 m de large). Les chutes et les environs sont les parcs nationaux et le site du patrimoine mondial (vue en hélicoptère). © DR
Cet épi rebelle, long de 450 kilomètres et large de 30 kilomètres, se situe entre l’Angola, le Bostwana et la Zambie, et vient même toucher le Zimbabwe. C’est dans cette région plus verte, délimitée par le delta de l’Okavango et les fleuves Kwando, Chobé et Zambèze que vivent aussi bon nombre de Namibiens. Oasis de choix pour la faune sauvage, les parcs – comme ceux de Buffalo ou de Mahango qui se visitent à pied – ne manquent pas, mais un détour par le Botswana et la réserve de Chobé composée de marécages, de lacs asséchés et de forêts, est très apprécié pour ses nombreux éléphants. La fin du voyage approche en version apothéose avec la découverte des chutes Victoria. Situées sur le fleuve Zambèze, elles offrent une largeur de 1700 mètres et un débit de 550 000 m3 d’eau ! Un spectacle à admirer en ULM ou en hélicoptère, à moins qu’une croisière ou du rafting sur le Zambèze ne vous tente pour clore ce voyage mémorable.
En couverture : Le survol du désert de Namib en montgolfière. © Terre d’Afrique
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