Florence Thibaut
15 December 2022
Basée à Braine-L’Alleud où se situe son secrétariat international, l’ONG Iday a été fondée à la demande de plusieurs associations civiles africaines, structurées depuis lors sous forme de coalitions nationales. “Ces acteurs se sont regroupés dans une optique d’entraide et de partage de bonnes pratiques”, cadre Nathalie Schots, en charge du programme Santé et Éducation pour le réseau panafricain, qui fédère au total 700 associations. Parmi ces coalitions nationales, se trouvent représentées plusieurs sous-parties du continent, du Cameroun à la République démocratique du Congo et à la Tanzanie. “Tous les enfants ont le droit fondamental d’accéder à une éducation de base et de qualité. En Afrique subsaharienne, environ 60 % de la population est âgée de moins de vingt-cinq ans et près de 45 % des enfants et adolescents sont actuellement privés de scolarisation (source : Unesco 2016). Face à ce double constat, il est urgent d’agir.” Pour parvenir à jouer un rôle de porte-voix et offrir un effet de levier, l’ONG entend aider ses membres à se rapprocher de leurs gouvernements respectifs. “Nous interpellons toujours les autorités pour les mettre face à leurs responsabilités, à travers des actions de plaidoyer, mais aussi de projets concrets, efficaces et duplicables. C’est le gouvernement, le premier relais pour faire changer les choses.”
Le projet pédagogique de jardin scolaire mené au Cameroun est une bonne illustration de l’approche transversale d’Iday. Financé grâce à la fondation néerlandaise Turing, il a permis d’intégrer des jardins potagers dans une soixantaine d’écoles primaires publiques sur une période de quatre ans. “Les bénéfices se sont révélés multiples, explique encore Nathalie Schots. 5280 jeunes élèves ont notamment pu apprendre à cultiver l’Artemisia (armoise), une plante qui soigne le paludisme, grande cause d’absentéisme. Les professeurs ont également eu une matière vivante pour illustrer leurs cours, des mathématiques aux sciences appliquées.”
Quant aux familles, c’est une raison supplémentaire d’envoyer leurs enfants à l’école. “Dès que l’efficacité d’un projet est démon-trée, celui-ci est relayé auprès du gouvernement afin d’être reproduit à plus grande échelle.” Dans ce cas-ci, les jardins faisaient écho au plan “école verte” du gouvernement camerounais. “Le ministère de l’Éducation a été impliqué d’entrée de jeu et a apporté son soutien pour assurer son bon déploiement.” Un accord est même en cours entre le gouvernement et Iday Cameroun pour dupliquer cette approche dans d’autres régions. Et Nathalie Schots de conclure : “Beaucoup pensent que les états africains sont forcé-ment corrompus. Nous avons des centaines d’exemples de collaboration réussie avec les élus locaux qui encouragent de manière efficace les actions de la société civile. Nous croyons fermement dans le développement de l’Afrique par l’Afrique.”
Iday international
Dons : BE93523080266767 (déduction fiscale à partir de 40 euros)
www.iday.org
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