François Didisheim
04 April 2023
Avoir passé plus d’un quart de siècle à la tête d’une institution en vue, ça vous marque forcément. Et, ceux qui ont vécu cet événement le savent, quand cela s’arrête, un sentiment de manque apparaît souvent. Cependant, avec philosophie, notre interlocuteur de la semaine a surtout ressenti un certain soulagement : « L’opérationnel et les RH ne me manquent certainement pas » déclare-t-il d’emblée avant de contrebalancer : « Par contre, les thèmes d’actions de la Fondation et la réflexion qui les accompagne, ça bien. » On l’aura compris, Luc Tayart est un homme d’engagement… et le restera certainement dans sa nouvelle vie !
Avant de continuer sur notre lancée, il est peut-être utile de rappeler ici ce qu’est la Fondation Roi Baudouin. Et quelles sont, comme le dit très bien Luc Tayart, ses thèmes d’actions. Sur son site internet, la noble institution se définit ainsi : « La Fondation Roi Baudouin a pour mission de contribuer à une société meilleure, en Belgique, en Europe et ailleurs dans le monde. La Fondation est un acteur de changement et d’innovation au service de l’intérêt général et de la cohésion sociale. Nous cherchons à maximiser notre impact en renforçant les capacités des organisations et des personnes qui contribuent à l’avènement d’une société meilleure. Nous encourageons une philanthropie efficace des particuliers et des entreprises en Belgique, en Europe et dans le monde. Nos programmes s’inscrivent dans la durée et couvrent des domaines divers : justice sociale et pauvreté, santé, patrimoine et culture, engagement sociétal, international, éducation et développement des talents, Europe, climat, environnement et biodiversité ». Voilà qui semble complet. Mais le site insiste aussi sur les valeurs de l’institution. Pour celle-ci, elles sont évidemment capitales et se classent en quatre catégories : l’intégrité et la transparence, le pluralisme et l’indépendance, le respect de la diversité, la promotion de la solidarité. Tant de valeurs et de critères dont Luc Tayart s’est targué lui-même, avec raison, pendant ses longues années à la tête de la Fondation.
Luc Tayart (à droite) et son successeur à la direction de la Fondation Roi Baudouin, Brieuc Van Damme © FRB
Avec, à la clé, son brillant parcours à la FRB, Luc Tayart est clairvoyant et le dit sans détour : « La Fondation avait besoin d’un nouveau capitaine au radar adapté au XXIe siècle. » Et c’est ainsi qu’en mai 2022, celui qui avait brillamment succédé à mon regretté père, Michel Didisheim, a laissé sa place à Brieuc Van Damme. Un successeur sur qui le jeune retraité ne tarit pas d’éloges : « Ses qualités, son intelligence, sa sensibilité et son intérêt pour les problèmes sociétaux ont marqué les esprits. Du reste, il a étudié au Collège d’Europe, a vécu en Afrique, et est parfait bilingue, fort d’une mère liégeoise et d’un père brugeois. Il était donc taillé sur mesure pour le job. De plus, il a l’âge que j’avais quand j’ai commencé… » Voilà qui promet… Le meilleur est à venir pour la FRB !
Le comte Michel Didisheim, ancien chef de cabinet du prince (puis roi) Albert de Belgique, premier administrateur-délégué puis président de la fondation Roi-Baudouin © Photo News
Pour découvrir plus en profondeur l’histoire de ce « self-made » (comme dit de lui Thomas de Bergeyck) qui a mis ses qualités, son engagement et son intelligence au service de la philanthropie, rendez-vous dans Lobby (p.34).
En attendant, ayons une pensée émue pour notre regretté roi Baudouin qui, à l’occasion de ses 25 ans de règne, avait renoncé au cadeau du pays et proposé, à la place, de créer la Fondation Royale de son nom. Du panache et de la bienveillance… que demander de plus ?
Newsletter Lobby du 24 mars 2023, rédigée par François Didisheim, fondateur de Lobby. Retrouvez Lobby, la revue des cercles du Pouvoir, ici
Publicité
Publicité