Christophe Vachaudez
15 January 2025
De nos jours, la Fondation Bettencourt Schueller poursuit son œuvre avec engagement sous la guidance de grands noms, comme Emmanuelle Charpentier, prix Nobel de Chimie 2020, ou Laurence des Cars, Présidente-Directrice du musée du Louvre, sous les auspices de Françoise Bettencourt Meyers, la présidente. Cette dernière ne se lasse pas de rappeler l’ambition de la fondation et écrit d’ailleurs : “Nous avons plus que jamais besoin de retrouver un élan positif et collectif. C’est précisément cet élan qui, depuis plus de trente-huit ans, fait vivre notre Fondation, pour ‘donner des ailes aux talents’ et les aider à construire un monde meilleur. Donner des ailes aux talents qui, par leur recherche en sciences de la vie, offrent des perspectives de progrès si prometteuses : c’est la raison pour laquelle nous développons en particulier notre programme Impulscience ®, qui favorise l’accueil et l’accompagnement dans notre pays de chercheurs d’exception… Donner des ailes aux talents qui font du bien à notre pays en le rendant plus beau : c’est le sens de notre soutien aux arts, qu’il s’agisse des métiers d’art ou du chant choral…Donner des ailes, enfin, aux talents qui rendent notre monde plus juste, c’est ce que nous continuons de faire en soutenant des initiatives aidant les personnes méritantes, développant une économie plus solidaire ou entourant ceux qui ont été blessés par la vie. Tous ces talents… nous entraînent collectivement vers un objectif commun. Ils montrent à tous des chemins pour y parvenir. Des chemins faits d’attention aux autres, d’accompagnement, de travail et de constance. Des chemins faits d’humanité. Car c’est elle qui guide notre détermination à poursuivre et à amplifier, tous ensemble, la mission de la Fondation Bettencourt Schueller”.
Françoise Bettencourt Meyers, membre fondateur et présidente de la Fondation Bettencourt Schueller © Cyril Moreau, Bestimage, Photo News
Elle traduit aussi la volonté des fondateurs de contribuer au rayonnement de la France. Et avec un mécénat avoisinant les 69 millions d’euros en 2023, elle a mis à l’honneur nombre d’hommes et de femmes, tous artisans d’un monde meilleur. Le prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant récompense chaque année un chercheur ou une chercheuse de moins de quarante-cinq ans pour l’excellence de ses travaux et sa contribution remarquable à son domaine de recherche scientifique. Grâce au programme Impulscience ®, la fondation soutient aussi les grands talents de la recherche française, et il ne s’agit que d’un aspect de son action. Dans le domaine associatif, elle met à l’honneur tous ceux qui développent des solutions favorisant le tissage de liens sociaux, des personnalités créatives et innovantes portant des projets audacieux. Ils seront suivis sur le long terme afin de pérenniser et d’encadrer leurs efforts jusqu’à atteindre l’objectif voulu.
La Fondation Bettencourt Schueller chapeaute les Prix de l'Intelligence de la main. © Julie Limont pour la Fondation Bettencourt Schueller
La Fondation Bettencourt Schueller chapeaute les Prix de l'Intelligence de la main, accompagnant ainsi les métiers d'art, notamment la plumasserie. © Fondation Bettencourt Schueller
Le domaine culturel reçoit, lui aussi, une attention toute particulière avec le prix Liliane Bettencourt pour le chant choral. Il récompense une pratique dont le faisceau de valeurs correspond à l’esprit de la fondation, à savoir l’épanouissement personnel, la maîtrise d’une technique apportée en partage à un groupe, la beauté d’un répertoire trop souvent méconnu et les bienfaits de la musique pour notre société.
Enfin, outre les dons et les partenariats avec de nombreuses institutions et acteurs du monde social, scientifique ou culturel, la fondation a créé le prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main, un intitulé aussi poétique que révélateur. Accompagner les métiers d’art dans la création d’un nouvel avenir et montrer que ces vocations d’excellence sont plus que jamais dans l’air du temps. Ces passionnés maîtrisent des savoir-faire complexes, capables de transformer la matière pour créer des pièces uniques. Ils façonnent, restaurent, imaginent des œuvres à la croisée du beau et de l’utile. Ces êtres doués et inventifs composent une vitrine d’excellence qu’il est essentiel de valoriser. Aujourd’hui au nombre de 131, les lauréats de cette seule section ont permis de mettre en lumière des disciplines méconnues, voire négligées.
Lauréates 2024, Catherine Romand et Clémence Althabegoïty, vannière et designeuse, ont conçu des objets en étroite collaboration.
"Console pseudosphères" de la porcelainière Nadège Mouyssinat, lauréate Talents d'exception 2024. © Studio Brinth
Privilégiant autrefois les matières nobles comme le bois, le cuir ou le métal, la fondation a évolué vers d’autres médiums, étendant ses libéralités à 281 métiers distincts, une reconnaissance de l’artisanat sous toutes ses formes qui lui permettra de perdurer dans un avenir en quête de beau. Le beau ne guérit-il pas les âmes ? Parmi les lauréats de la session 2024, épinglons Catherine Romand et Clémence Althabegoïty qui ont uni leurs forces créatrices de vannière et designeuse pour donner naissance à des objets futuristes basés sur un savoir-faire traditionnel, ou encore Nadège Mouyssinat, une porcelainière de Limoges. Sa Console pseudosphères, qui présente un plateau en inox reposant sur vingt-quatre cônes de porcelaine, a retenu l’attention d’un jury sensible à l’intelligence et l’originalité, deux valeurs défendues par la fondation.
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