Marcel Croës
02 May 2022
Comme il arrive souvent, le choix du public reflète une sensibilité très différente de celle des critiques. Letters to the President est ce qu’on appelle un « feel-good movie ». Autrement dit, une œuvre qui raconte une histoire émouvante et fait appel à des sentiments positifs. Ce qui appelle en outre la sympathie, c’est que le scénario est basé sur une histoire vraie. Dans les années 1980, un jeune génie des mathématiques voulait absolument que le train s’arrête dans le petit village où vivait sa famille. Avec une obstination irrépressible, ce brave Jun Kyung envoie des centaines de lettres au Président de la République coréenne. Jusqu’au jour où, incroyablement, son voeu se trouve exaucé et où on autorise la construction d’une gare dans le patelin…
Mon choix personnel se serait porté vers des films moins consensuels comme The Apartment with two Women, premier long métrage de la jeune Coréenne Kim Se-in (drame familial entre une mère et sa fille, retrouvez le billet dédié à ce film ici), ou Manchurian Tiger du Chinois Geng Jun (un ouvrier se venge de son voisin à qui il a confié imprudemment son chien bien-aimé, le billet consacré à ce film est ici). Ou encore, dans un registre plus léger, Twelve Days de la cinéaste hong-kongaise Aubrey Lam (en 12 chapitres, une chronique douce-amère de la fragilité d’un mariage, dont nous vous parlions ici).
Sabrina Baracetti, présidente du festival, avec l'équipe du film récompensé © DR
Ce qui est important, c’est que le Festival d’Udine ait pu avoir lieu après deux années d’interruption pour cause de Covid. Il a permis de vérifier une fois de plus la vitalité du cinéma asiatique. Et l’importance de cette charmante ville d’Udine comme plateforme de lancement d’une foule de films chinois, japonais ou sud-coréens. Je voudrais redire à quel point je trouve exemplaire le travail mené par la Présidente Sabrina Baracetti et toute son équipe. Leur gentillesse n’a d’égale que leur efficacité. Voilà pourquoi, chaque année, j’attends avec impatience de revenir dans cette cité du Frioul où le jeune Tiepolo peignit jadis des fresques sublimes.
Publicité