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Les dessous de l'installation de Swoon au MIMA

dessousdesoeuvres

Rédaction

02 May 2016

© The Pickles | mimamuseum.eu

[caption id="attachment_16164" align="alignnone" width=""]Swoon, installation sans titre au MIMA, 2016, papier collé.[/caption]Chaque mois, en marge de l'agenda "art des XXe et XXIe siècles" de L'Eventail, décryptez une œuvre d'art issue de l'exposition phare du moment sur eventail.be. En mai, zoom sur une installation en papier collé au sous-sol du MIMA, dans le cadre de l'exposition inaugurale City Lights consacrée à cinq street artists de Brooklyn.

 Lors de votre première visite au MIMA, il faut oser s'aventurer au sous-sol de l'ancien bâtiment industriel, qui faisait autrefois partie des Brasseries Belle Vue, en bordure du canal. Mais qu'on se rassure, l'endroit est sûr, il suffit juste de regarder où l'on met les pieds. Puis, à déambuler dans ces espaces confinés, pour découvrir les papiers collés de Swoon, dans cette sorte de crypte moderne – les piliers de béton ayant remplacé les colonnes aux chapiteaux sculptés des églises médiévales, les cierges ayant fait place aux tubes néon.

Invitée à créer des œuvres in situ, aux côtés des autres artistes Momo, Maya Hayuk et du duo Faile, la New-Yorkaise Swoon (née en 1978) avait choisi d'investir les parois brutes des caves du MIMA. Avec l'autorisation des commissaires et des pompiers, elle avait alors disposé ses vastes papiers collés du sol au plafond. Une mise en place délicate – les dessins sont minutieusement dessinés, peints puis découpés telle de la dentelle – qui contraste d'autant plus avec l'aspect rugueux et imparfait de son support.
Avec Swoon, le street art se teinte profondément de conscientisation sociale et humanitaire. Si l'artiste rend régulièrement hommage aux populations fragilisées (les disparues de Ciudad Juarez au Mexique, les migrants, les exilés climatiques), elle a aussi mené de nombreuses actions visant à interpeller l'opinion public et le monde de l'art sur les problématiques actuelles. Ses radeaux aux assemblages disparates ont ainsi traversé la mer Adriatique jusqu'à joindre la lagune de Venise pendant la Biennale de 2009; l'année suivante, Swoon participait également à la construction de maisons antisismiques en Haïti après le terrible tremblement de terre.

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© Gautier Houba

Dans ce papier collé du MIMA se mêlent aussi la question de la migration de masse, des peurs liées au climat et à l'énergie nucléaire décadente, les croyances ancestrales telles que la magie vaudou, le déracinement et l'hommage à nos ancêtres. Sur un ruban qui file comme un phylactère, se lit à l'envers : "I have been where you are now and you will be where I have gone" ("J'ai été là où tu es maintenant, et tu iras là où je suis allé"). Notre XXIe siècle annonce encore de nombreux mouvements migratoires, et nous invitera à nous ouvrir davantage à l'autre.

Ne manquez pas City Lights. Le MIMA s'illumine en page 32 de l'édition de mai de L'Eventail, disponible en librairie et sur tablette

City Lights
Jusqu'au 28 août
Millennium Iconoclast Museum of Art, Bruxelles
www.mimamuseum.eu
 

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Irene Karpiczenko

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Inspirée par le travail de Jean-Jacques Hauswirth (1809-1871), Irene Karpiczenko (°1952, Johannesbourg, Afrique du Sud) explore l’art du découpage de manière contemporaine et audacieuse.

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