Sybille Wallemacq
02 May 2018
C'est l'historien de la mode Olivier Saillard qui est le commissaire de l'exposition construite tel un hommage au couturier franco-tunisien. "De toute les œuvres de couturier, celle de Azzedine Alaïa est à mes yeux la plus intacte, la plus intouchée. Parce que nés de ses mains, les robes ou les manteaux continuent de garder des années plus tard le charme vrai de l'éclosion. Face à eux, on ne devient plus conservateur mais on se veut protecteur", confiait-il.
© Lord Snowdon, 1990 |
Ici et là, quelques pointes de couleurs viennent se rappeler au nuancier de la sélection du commissaire d'exposition. Ce sont le blanc et le noir qui dominent, largement. Comme pour se garder des tendances qui rythment les années : "Le noir pur sert son dessein de sculpteur véritable car le noir précise une idée sans la diluer comme le font les autres couleurs."
© Andrea & Valentina |
Dans les blancs de craie ou les blancs plâtre, Alaïa se souvient de ses années d'études à l'école des Beaux-Arts de Tunis. Que cela soit dans une simple toile de coton ou dans une noble mousseline, sa maîtrise des tissus est totale et il fait naître des robes intemporelles.
© Andrea & Valentina |
La scénographie, les bustes utilisés pour la présentation des créations et le podium lumineux sur lesquelles elles reposent donnent une véritable impression de lévitation à l'ensemble. Comme si ces robes traversaient les âges et s'offraient au futur sans sourciller.
© Andrea & Valentina |
"Je suis couturier", affirmait Azzedine Alaïa. Il est le digne héritier de ces couturiers architectes qui maîtrisaient toutes les étapes de la conception et la réalisation d'un vêtement : du patronage au montage. Comme Cristobal Balenciaga dont nous vous parlions dans un récent article. url : http://www.eventail.be/art-culture/expositions/3102-shaping-fashion-en-cinq-mots
Je suis couturierPublicité