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En direct d'Art Basel Miami

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Sarah Belmont

03 December 2021

© Art Basel

Après une année soit sur-connectée, soit déconnectée de la réalité physique, Art Basel Miami revient sur terre, jusqu'à samedi, avec une édition tronquée d'un jour, mais tout aussi choc !

Entrée est ou entrée ouest ? Pick your side! Partir à la conquête, à la découverte d'Art Basel Miami appelle un bon sens de l'orientation. Autrement dit, mieux vaut se saisir d'un plan, pour éviter de se perdre dans le dédale des quelque 250 galeries présentes cette année. Comme ses concurrentes, la foire américaine fait son grand retour après des mois condamnés à la virtualité. Las d'acheter sur la toile, les visiteurs qui en franchissaient le seuil hier – journée d'ouverture au public – avaient véritablement des étoiles dans les yeux.

Ce come-back tant attendu s'opère dans la douceur du familier. La primauté de la peinture, figurative, s'affirme au fil de la visite, laissant présager une édition relativement safe. Exit les provocations de ces dernières années, 2021 s'annonce plus terre à terre, dans tous les sens du terme.

Quelques paysages se détachent de cette nouvelle cuvée. La galerie Mitchell-Innes & Nash abrite un sublime triptyque de Paul Winstanley. Inspiré de clichés pris par l'artiste, Edge 1 / Edge 2 / Edge 3 (2021) présente un réalisme saisissant. 

Oeuvre de David Hartt, exposée à Art Basel Miamia
David Hartt, Artifact, 2017, galerie Thomas Schulte © Sarah Belmont

La galerie Thomas Schulte joue, elle aussi, sur les techniques. La tapisserie du Canadien David Hartt, intitulée The Histories (after Church) ressemble, de loin, à une photographie. Quant à la galerie Simōes de Assis, elle rend hommage à Miguel Bakun, autodidacte brésilien qui voit dans la nature le reflet de sa propre mélancolie et solitude. D'où le choix d'une palette réduite à une poignée de tons froids.

Qui dit terre, dit racines. Tel est le parti pris de la Galería Sur. On y retrouve l'incontournable Adriana Varejão, qui figure notamment dans les collections du Guggenheim, à New York, et de la Tate Modern, à Londres. « Dans mon travail, la création de la culture brésilienne, de l'époque coloniale à nos jours, est une métaphore du monde moderne », déclare l'artiste attachée à l'histoire de son pays. En témoignent trois autoportraits sur panneaux, grattés à l'endroit d'un œil. À chaque globe oculaire manquant correspond un globe en porcelaine ouvert en deux. Persuadée que les souvenirs logent avant tout dans les yeux, Varejão a orné ces demi-sphères de scènes primitives. Dispositif pictural qui en fait le témoin d'un passé qu'elle n'a pourtant jamais connu.

Pour plus de matérialité, rendez-vous au stand Kasmin, et chez Marian Goodman. Le premier a retenu Cody Formation (2021), maquette d'un relief montagneux qui s'inscrit dans les derniers dioramas du New-Yorkais Roxy Paine.

Cody Formation, de Roxy Pain, à Art Basel Miami
Roxy Pain, Cody Formation, 2021, Kasmin © Sarah Belmont

La seconde reste fidèle à Giuseppe Penone. Le sculpteur italien, souvent associé à l'Arte Povera, signe la toile monumentale Leaves of Grass (2013) et la feuille d'aluminium Avvolgere la terra (2014), toutes deux flanquées en leur centre d'un coquillage en terre cuite.

Parce qu'il est important de changer de perspective, surtout en art, n'oublions pas la terre vue du ciel. Quoi de mieux que l'astronaute grandeur nature de Michael Kagal pour appuyer cette approche cosmique ? Ladite figure trône à côté d'un nu XXL de Tom Wesselmann chez Almine Rech.

L'Astronaute de l'artiste Michael Kagan à Art Basel Miami
Michael Kagan, Astronaut, 2021 © Sarah Belmont 

Anthony Meier Fine Arts propose Golden (Onyx Sky) (2014) de Teresita Fernández, qui évoque un ciel étoilé ; Sperone Westwater, un ciel très graphique d'Amy Lincoln appelé Moon & Stars with Blue & Green Rays (2021) ; et OMR, No podemos ver el interior del sol directamente (traduction : Impossible de voir l'intérieur du soleil directement), installation récente (2021) de Gabriel Rico, artiste souvent qualifié de post-surréaliste. En effet, pourquoi ce triangle et ce coquillage, opposés dans un yin et un yang hérissés de rayons ?

Gabriel Rico à Art Basel Miami
Gabriel Rico, No podemos ver el interior del sol directamente, 2021 © Sarah Belmont

Filons la métaphore terrestre jusqu'au bout. Si Art Basel Miami est au monde de l'art ce que le soleil est à la terre, n'oublions pas les foires satellitaires. NADA, SCOPE, Untitled, Aqua, Ink Miami, Design Miami, Art Miami, Pinta Miami, Red Dot Art Fair... À vos marques, prêts, partez !

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