Rédaction
18 September 2015
Crosseyed Heart, le nouvel album solo de Keith Richards, dont la sortie est prévue aujourd'hui, agit comme une triste piqûre de rappel. Il vient en effet souligner que le guitariste des Rolling Stones, à l'image de son groupe, n'a définitivement plus la sève de ses jeunes années et ne semble plus en mesure de publier des titres aussi forts et universels que Sympathy For The Devil, Angie, Paint It, Black ou encore (I Can't Get No) Satisfaction.
Pour comprendre comment un tel titre est né, il faut remonter aux années 1960. Et plus précisément, en mai 1965, au Jack Tard Harrison Hotel (devenu le Fort Harrison Hotel) en Floride. Les Rolling Stones entament alors une tournée aux Etats-Unis et, entre deux dates, Keith Richards profite du temps libre pour faire écouter à Mick Jagger un riff qu'il a bricolé à la guitare sèche lors d'une nuit sans sommeil quelques jours plus tôt à l'hôtel Hilton de Londres. C'est le coup de cœur : Mick Jagger s'installe au bord de la piscine de l'hôtel et imagine les paroles d'une chanson qui laisserait transparaître son aversion pour la société de consommation, le groupe part peaufiner le morceau dans la foulée aux Chess Studios de Chicago et Brian Jones interprète l'introduction à l'harmonica, tandis que Keith Richards craint qu'on lui reproche d'avoir plagié le fameux Dancing In The Street de Martha & The Vandellas.
Ce n'est d'ailleurs pas la seule réticence du guitariste, qui multiplie les essais : il tente en vain d'intégrer une section de cuivres pour interpréter le début de la chanson, se procure une nouvelle pédale fuzz afin de déformer le son de sa guitare et milite pour que la mélodie s'oriente vers un tempo nettement plus porté sur le rhythm'n'blues. « (I Can't Get No) Satisfaction » finalisé, Richards insiste même pour que toutes les personnes ayant participé à l'enregistrement soient invitées à voter pour savoir si les Rolling Stones doivent oui ou non sortir ce titre en single. La suite, on la connaît : « (I Can't Get No) Satisfaction » sort le 6 juin 1965, est considérée comme la deuxième plus grande chanson de tous les temps par le magazine Rolling Stones et continue aujourd'hui encore de susciter les pogos les plus fiévreux.
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