Maxime Delcourt
31 July 2019
En 1996, lorsque le réalisateur Francis Weber emmène Jean Reno et Patrick Bruel au Brésil pour le tournage de son nouveau film (Le Jaguar), personne ne se doute alors que ce dernier est sur le point de découvrir l'un des tubes les plus populaires de l'été qui s'annonce. Convaincu par le potentiel tubesque de ces sept musiciens et quatre danseurs, regroupés sous le nom de Carrapicho et rencontrés sur la scène de l'un des plus grands clubs de Punta Negra, Bruel joue en effet rapidement les intermédiaires pour importer leur dernier single en France : Tic Tic Tac (prononcez «tchic, tchic, ta»).
Comme souvent, les paroles se veulent légères, presque bêtifiantes (« Bate forte o tambor, Que eu quero é tic tic tic tic tac »), mais le rythme, lui, est suffisamment efficace et entrainant pour hisser Tic Tic Tac au sommet du Top 50 durant plus de trois semaines – pas un mince exploit quand on sait que La Macarena est sorti le même été. Reste que ce single devient rapidement disque de Diamant (soit un million de ventes) et impose sa chorégraphie (une tradition estivale, finalement) : à l'époque, le label BMG proposait même une cassette VHS décortiquant chaque pas entamé par les danseurs dans le clip. Sachant que France 2 était également producteur de la chanson et que Cap Tea organisait des animations « parking » avec Carrefour, en présence du groupe, on se dit que tout était fait pour faire de Tic Tic Tac l'hymne des campings et des soirées au Club Med...
Par la suite, Patrick Bruel s'est bien évidemment détaché du groupe, tombé peu à peu dans l'oubli de ce côté-ci de l'Atlantique, mais toujours très actif au Brésil - entre 1996 et aujourd'hui, Carrapicho a ainsi publié une quinzaine d'albums. Pas rien.
Publicité