Maxime Delcourt
06 June 2017
Il suffit d'écouter de « Ça va pas la tête? » pour comprendre que Témé Tan représente à la perfection l'éclatement des frontières prôné par les musiciens actuellement : en à peine trois minutes, parfaitement mixées par Justin Gerrish (un proche de Vampire Weekend et D'Angelo), le Belge, né à Kinshasa et nourri de multiples voyages (au Brésil, au Japon, en Guinée), met au point une musique incroyablement ouverte sur le monde, faite de groove minimaliste, de beats électroniques et d'influences à chercher aussi bien chez Ali Farka Touré et Papa Wemba que dans le rap de MC Solaar, le chant de Mory Kanté ou les cassettes de zouk de ses cousins.
Le clip, lui, est du même acabit : tourné lors du séjour de Témé Tan en Guinée Conakry en octobre 2014, au moment où le pays était considéré comme l'épicentre du virus Ebola, celui-ci revêt une dimension jouissive, pleine de vie, comme si le chanteur se sentait chargé d'une démarche humaniste. « Je voulais montrer à mes amis et ma famille que le pays était plus que ça, à quel point il était vivant et positif, a-t-il déclaré aux Inrockuptibles. Les Guinéens font face à une situation beaucoup plus difficile que la nôtre et ils continuent à aller de l'avant ».
Aller de l'avant, Tanguy Haesevoets (de son vrai nom) le fait parfaitement. Après une performance remarquée lors du festival Eurosonic en début d'année, le multi-instrumentiste et producteur bruxellois a rejoint il y a peu l'écurie Recordings Belgium et s'apprête à effectuer quelques dates prestigieuses, notamment au Dour Festival mi-juillet. De quoi voire la suite sereinement ? De quoi, surtout, l'encourager à composer des singles aussi entêtants et parfaitement ficelés que « Ça va pas la tête ? » et « Améthys ».
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