Éric Jansen
26 December 2024
Elle avait précédemment fait ses classes à Londres, chez Graff et Christie’s, après avoir obtenu son diplôme en gemmologie au GIA (Gemmological Institute of America). Inutile de dire que la qualité d’un diamant, la subtilité d’un serti n’avaient plus de secret pour elle. Mais il lui manquait quelque chose : pouvoir créer à son tour. Chez Pierre Bergé & Associés, elle sympathisa avec Keagan Ramsamy, chef du département joaillerie. Et leur amitié engendra en 2022 un projet : le lancement de leur propre marque, Mazarin. Un curieux nom au clin d’œil subtil. “C’est une allusion au célèbre cardinal et à son exceptionnelle collection de diamants…” Un choix singulier qui lui permet une certaine discrétion et un positionnement tout aussi particulier. “Les collections Mazarin utilisent exclusivement de l’or recyclé et des diamants créés en laboratoire.” Cette démarche éco-responsable est tout à fait dans l’air du temps. “Les ressources naturelles s’épuisent et les méthodes d’approvisionnement sont parfois inacceptables, aussi sommes-nous heureux de ce nouveau savoir-faire qu’est la fabrication de diamants nés d’une technologie reproduisant les températures et les pressions extrêmes qui, il y a des dizaines de millions d’années, ont donné naissance aux diamants extraits des mines. Au microscope, les nôtres possèdent strictement les mêmes propriétés.” On peut s’en rendre compte par soi-même en se rendant dans le show-room rue du faubourg Saint-Honoré. Louise et Keagan y exposent leurs créations confectionnées à deux pas, dans des ateliers près de la place Vendôme. Coup de cœur assuré pour le collier Eboris, d’une pureté absolue, la manchette Éléphant, icône de la maison, ou la bague Nautilus qui vient d’être lancée. “Et nous avons pour les fêtes un pop-up store aux Galeries Lafayette, à côté de Cartier !” Mazarin marche vers la gloire.
© La Petite Chaise
“Fondé en 1680, c’est le plus ancien restaurant de Paris mais justement, avec les années, il s’était un peu assoupi. Jusqu’au jour où un groupe d’amis, dont fait partie mon frère Alexandre, ont décidé de lui redonner une seconde jeunesse, sans lui faire perdre son âme. Le décor a toujours le charme de l’ancien, mais a gagné en élégance. À la carte, on retrouve les grands classiques de la gastronomie française : magret de canard, suprême de volaille, côte de bœuf, sole meunière, tarte Tatin, sorbet Berthillon… J’habite à cinq minutes et c’est devenu ma cantine.”
La Petite Chaise • 36 Rue de Grenelle 75007 Paris • restaurantlapetitechaise.fr
© La Palette
“Autre adresse historique, ce bistrot semble avoir traversé le temps. Son décor n’a pas bougé : banquettes en moleskine, tables en bois patiné, murs couverts de céramiques et de tableaux… On se croirait dans un décor de film. Bien sûr, les touristes l’adorent mais il est encore fréquenté par les antiquaires et les galeristes du quartier, ce qui maintient son atmosphère parisienne. J’y allais adolescente et, aujourd’hui, j’y déjeune encore quelquefois le samedi, avec mon mari, lorsque nous faisons le tour des galeries de Saint-Germain-des-Prés.”
La Palette • 43 rue de Seine, Paris 6e • Tél. 00 33 1 43 26 68 15 • la-palette.shop
© DEPASQUALE MAFFINI – AUCTIONS PRESS
“Avant, je ne m’intéressais pas vraiment au mobilier de l’après-guerre, jusqu’au moment où j’ai travaillé chez Pierre Bergé & Associés. Je me suis alors familiarisée avec le marché des arts décoratifs du XXe siècle, le design, et j’ai découvert la galerie Downton de François Laffanour. Il a un œil extraordinaire car il a été l’un des premiers à acheter les pièces de Charlotte Perriand, Jean Prouvé, Pierre Jeanneret. Il aime aussi Ettore Sottsass et Gaetano Pesce, représente Ron Arad… J’ai parfois des coups de cœur, entraînée par mon mari américain qui, lui, adore !”
Galerie Downton • 18 rue de Seine, 75006 Paris • +33 1 46 33 82 41 • galeriedowntown.com
Le Musée Delacroix
© Musée Delacroix
“C’est un lieu hors du temps, très apaisant et, heureusement, pas encore envahi de touristes. Eugène Delacroix y a vécu de 1857 à sa mort, en 1863. On y accède par la place de Fürstenberg, l’une des plus belles places de Paris. Les tableaux exposés sont bien sûr magnifiques – la collection est en ce moment présentée autour du thème du vêtement – mais j’aime aussi l’ambiance générale du lieu, l’atelier, le petit jardin qui est comme une oasis de verdure. C’est un but de promenade en soi. J’y vais seule ou avec ma mère, qui aime beaucoup la peinture et les jardins.”
Musée Delacroix • 6 rue de Furstemberg, 75006 Paris • musee-delacroix.fr
© Officine Florale
© Officine Florale
“C’est sans doute le fleuriste le plus discret de Paris ! Sur son site, seulement un formulaire à remplir, mais une fois qu’on a décroché son numéro, Julien Frère-Mottant est un interlocuteur rêvé quand on veut faire envoyer un bouquet ou décorer une table. Sa devise – ‘poétique et luxuriant’ – le résume bien. Il faudrait ajouter qu’il vient de la mode et du luxe, ce qui a formé son œil à l’art de la composition, et qu’il tient à exercer son métier de façon vertueuse et écologique. Il vend également de très jolies céramiques dans sa boutique de la rue de Tournon.”
Officine Florale • 15 rue de Tournon, Paris 4e • officineflorale.paris
© Fauré le Page
“C’est une maison de maroquinerie très ancienne que mon beau-frère, Augustin de Buffévent, a rachetée en 2010. Il avait travaillé précédemment chez Dior et avait envie d’avoir sa propre marque, car il est très créatif. Il a dessiné la toile Écaille, qui est cirée et grainée pour une plus grande résistance, et qu’il décline en sacs, pochettes pour ordinateur, porte-clefs, bobs… J’aime particulièrement le modèle Daily Battle, un cabas pour tous les combats ! Son sens esthétique se retrouve dans la boutique de la rue Cambon, très joliment décorée.”
Fauré le Page • 21 rue Cambon, 75001 Paris • faurelepage.com
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