Sarah Belmont
20 February 2023
© Le Pigonnet
Au commencement étaient les arts visuels. On dit que Cezanne (nouvelle graphie sans accent, préconisée depuis 2021, celle qu’utilisait l’artiste lui-même, NDLR) se plaisait à planter son chevalet à l’extérieur de cette ancienne bastide du XVIIIe siècle pour peindre la montagne Sainte-Victoire, comme en témoigne une toile conservée au musée Granet. L’âme du peintre hante encore les lieux à travers des copies, dont l’une fit même l’objet d’une tentative de vol. Le coupable, un touriste américain persuadé d’être face à un original, fut arrêté et, parce que visiblement contrit, condamné à une moindre peine : “Cinquante dollars pour les orphelins de la police, cinquante dollars pour la traductrice…” Sans cet héritage artistique, Le Pigonnet n’aurait probablement pas rejoint le groupe Esprit de France, qui ne comprend que des sites d’exception, le plus souvent chargés d’histoire.
© Le Pigonnet
Quoi qu’il en soit, les arts de la table ont toujours fait partie de son ADN. Avant de devenir l’un des cinq étoiles les plus prisés d’Aix-en-Provence, touristes et enfants du pays venaient s’y restaurer. Le service hôtelier se limitait alors à quatre chambres. Aujourd’hui, c’est le chef Thierry Balligand qui œuvre en cuisine. Parmi ses spécialités, les Filets de turbot, asperges blanches au chorizo Bellota et le Ris de veau poêlé, pommes de terre paysannes font le plaisir des habitués ainsi que des clients de passage.
© Le Pigonnet
En 1924, Fernand et Blanche Swellen rachètent cette pittoresque auberge. Et le couple de demander à M. Chardin, l’ancien propriétaire des lieux, de leur apprendre les rouages de son métier. Rebaptisé Le Riviera, l’établissement gagne rapidement une étoile Michelin, avant de voir son nombre de chambres décupler au fil des rénovations et des extensions. Le Pigonnet devient officiellement son nom en 1953, rebranding qui contribue à effacer le souvenir de la Seconde Guerre mondiale et annonce la relève filiale incarnée par Jean Swellen, aux côtés de sa moitié, Roselyne, laquelle finira par vendre en 2013, après la disparition de son époux et de l’un de ses enfants.
© Le Pigonnet
C’est ainsi que le septième art fait son entrée dans l’hôtel. L’acteur Christophe Lambert s’associe à son grand ami, Michel Halim, et au prestigieux groupe Esprit de France, devenu l’unique propriétaire des lieux depuis, pour reprendre le flambeau d’une famille qui, pendant près d’un siècle, s’est illustrée avec ardeur et élégance dans le “savoir-accueillir”.
© Le Pigonnet
Le jardin du Pigonnet est une œuvre d’art à lui tout seul. L’œuvre – pour être exact – d’un certain Maurice qui a la réputation de murmurer à l’oreille des plantes. Nombre d’entre elles rendent d’ailleurs hommage aux Swellen. Ainsi de l’olivier planté pour la naissance de Yann, du magnolia, pour celle de Gilles, du Ginkgo biloba dédié à la deuxième fille de ce dernier ou encore de cet autre olivier dédicacé à Alexandra, la première fille de Jean et Roselyne.
© Le Pigonnet
Ce havre de verdure, doté d’une piscine et d’un terrain de pétanque, compte environ 650 tulipes en son sein. Rien de tel qu’une balade diurne ou nocturne parmi ses sculptures en pierre et ses mélodieuses fontaines pour se changer les idées.
© Le Pigonnet
De la musique avant toute chose ! Telle pourrait être la nouvelle devise de l’hôtel Le Pigonnet. Cet été signait le retour du “dîner lyrique” qui ouvre le fameux Festival d’Aix-en-Provence. Au menu : quatre plats gastronomiques ponctués par les prestations d’un pianiste et de deux chanteurs.
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© Le Pigonnet
Les Musicales consistent en une planche de tapas accompagnée d’un cocktail et d’un concert. Il arrive même que des compagnies de danse viennent se produire entre deux buissons ou parterres de fleurs, tandis que les spectateurs profitent d’un buffet dînatoire. Exquis !
Adresse
Hôtel Le Pigonnet
5 Avenue du Pigonnet
13090 Aix-en-Provence
France
Téléphone
+33 (0)4 42 59 02 90
Réservations
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