Rédaction
30 November 2016
Eventail.be - Comment définiriez-vous le style Marion Hänsel ?
Sergi López - Elle se bat pour trouver une simplicité. Aujourd'hui, cette façon de filmer est révolutionnaire, à contre-courant qui prend le temps de regarder les choses. Marion n'impose rien, tout se fait en douceur alors qu'elle est une femme de caractère. Le choix des acteurs est important pour elle. Elle a écrit et réalisé ce film pour Olivier Gourmet et moi ce qui nous donne la très grande responsabilité de ne pas décevoir. Je n'avais jamais tourné avec Olivier, il est un acteur que j'admire beaucoup. Quand Marion nous a demandé de jouer deux frères, j'ai accepté tout de suite. Olivier Gourmet ressemble à mon propre frère par son physique, son tempérament. Il est très concret, distant avec les paillettes. Il fait du cinéma comme un boulot.
- La fratrie est au centre du film ...
- Elle peut rimer avec fraternité mais pas tout le temps. L'idée de se reconnaître chez l'autre à travers le père, qu'on a connu ou pas, qu'on aime ou qu'on déteste, signifie qu'on vient de quelque chose de commun. Accepter cette origine commune est troublant. Les deux frères sont taciturnes. Ils sont timides, introvertis, bourrus, peu enclins à livrer leurs émotions. Rien n'est expliqué. J'incarne un écrivain alors que je ne suis pas un grand lecteur. Ce qui est formidable au cinéma, c'est qu'on peut être des ignorants énormes et être des grands philosophes. Je lis beaucoup de scénarii, ce que je ne faisais pas avant. Quand c'est trop fatigant, c'est mauvais signe (rire).
- Quels sont vos projets ?
- On commence un film avec Marc Recha, un réalisateur catalan qui n'a pas peur de faire du cinéma contemplatif avec des petits moyens. Le cinéma est de plus en plus cher. Les projets sont très aléatoires. J'ai l'habitude (rire).
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