Rédaction
31 May 2017
Il se trouve à vingt minutes de la gare, l'une des premières à avoir abrité des expositions de photos en Europe. Prendre la rue à droite, en descendant du tramway. Le Rijksmuseum, le musée national néerlandais, se tient juste derrière nous. À droite, le Stedelijk Museum, fondation d'art moderne et contemporain. Un peu plus loin, à gauche le musée Van Gogh. Dans l'allée centrale, légèrement surélevée, une file d'attente pour l'exposition « Tentoonstelling Paris Prints in Paris 1900 ». Traduction : « Estampes parisiennes en 1900 ». Fleur Roos Rosa De Carvalho, la conservatrice du département ad hoc, nous attend à l'entrée.
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Sur le mur liminaire, une citation de Camille Pissarro. Longtemps resté sur le carreau, voilà le « premier des impressionnistes » – c'est ainsi que le surnomme actuellement le musée Marmottan - au cœur de l'actualité artistique. À Paris, où lui sont consacrées deux expositions ; et ailleurs, depuis Éragny jusqu'à Amsterdam. Le parcours se divise en trois parties. À une plongée spectaculaire dans un intérieur bourgeois succède une promenade nocturne dans les rues de Paris, qui aboutit de nouveau chez l'habitant. Et pas n'importe quel habitant, puisque c'est l'élite parisienne du début du XXème siècle, qui collectionnait gravures, estampes et affiches. Au rez-de-chaussée, la reconstitution d'un appartement haussmannien est poussée à son paroxysme. « Nous avons dû miser sur la scénographie pour rendre le sujet plus attrayant » , explique notre guide.
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Plus on avance, plus la couleur des murs fonce pour accueillir des dessins chargés d'idées noires. « Les estampes n'étaient pas faites pour être montrées. C'est pourquoi les artistes se permettaient d'y coucher leurs angoisses ». Elles étaient rangées dans des pièces de mobilier dont on retrouve des exemples dans l'exposition. Tel un cabinet récemment restauré par le musée d'Orsay, fidèle partenaire du musée Van Gogh. La mort, la maladie, la luxure, s'exposent en regard de quelques scènes de cabaret signées Toulouse-Lautrec, y compris les trois dernières acquises par le musée.
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Les cimaises bleu nuit du premier étage arborent des affiches commerciales. Tout au fond, l'incontournable Chat Noir de Théophile-Alexandre Steinlen (1896) marque la transition vers un nouveau décor intérieur envahi de posters dénués cette fois-ci de slogans publicitaires, car à vocation décorative. Le troisième niveau, utilisé à l'occasion, réserve une surprise de taille. Il explique au visiteur la différence entre la technique de l'estampe, de l'eau-forte, et de gravure sur bois. Une conclusion pédagogique à souhait.
Tentoonstelling Paris Prints in Paris 1900Jusqu'au 11 juinMusée Van GoghMuseumplein 61071 DJ AmsterdamPays-Baswww.vangoghmuseum.nlPublicité