1  042  400 €

Manolo Valdés (°1942)
Reina Mariana Blue, 2022, résine, 305 x 220 x 165 cm
Vente du 10 juillet, Artcurial, Monaco

Haute de plus de trois mètres, la Reina Mariana de Manolo Valdès scintillait cet été sous le soleil monégasque. L’artiste, issu du groupe de pop art espagnol Equipo Crónica, a toujours créé ses tableaux et ses sculptures en lien avec des œuvres académiques de l’histoire de l’art. Baigné dans une Espagne franquiste, le peintre veut porter, au travers de ses réalisations, un regard critique sur la société et la politique, mais également rendre hommage aux grands maîtres. Ici, on reconnaît dans cette sculpture en résine cristalline la figure de la reine Mariana d’Autriche portraiturée par Diego Velásquez en 1653. Mariana fut reine consort avant de devenir régente du royaume d’Espagne. Les îles Marianne lui doivent d’ailleurs leur nom. Cette œuvre de Velásquez a largement inspiré Valdés qui en a notamment réalisé plusieurs variantes en bronze.

64 000 $^*

© Bonhams

Joris Laarman (°1979)
Cumulus Table, table basse, marbre, 36 x 185,5 x 76 cm et 33 x53,5 x 39 cm
Vente du 25 juillet, Bonhams, Los Angeles (*environ 57 500 €)

Le jeune designer Joris Laarman est l’une des nouvelles coqueluches sur le marché du design contemporain international. Son univers poétique et sensible associe technologies de pointe et formes organiques. Diplômé en 2003 de la Design Academy d’Eindhoven, le Néerlandais réalise en effet la totalité de ses créations par des procédés numériques. Il utilise des logiciels informatiques habituellement associés au domaine du cinéma qui lui permettent de capturer les formes et les mouvements de diverses matières naturelles, animales, végétales ou, comme ici, issues de masses d’air, autrement dit des nuages ! Réalisée dans du marbre blanc Stratio Olympico, la Cumulus Table confronte le caractère lourd et solide du marbre à l’éphémérité aérienne du nuage.

151 280 €

© Hôtel des Ventes de Nîmes

Émile Othon Friesz (1879-1949)
Bateaux, 1905, huile sur toile, 46  x  56  cm
Vente du 1^er août, Hôtel des Ventes de Nîmes

Référencé dans le catalogue raisonné de Robert Martin et Odile Aittouarès, cette vue du port du Havre était très attendue par les collectionneurs. Le tableau correspond au début de la période fauve de Friesz, l’une des plus recherchées. Le cadrage serré, les tons bariolés, les volumes simplifiés sont autant de caractéristiques de cette phase où le peintre s’éloigne du naturalisme inspiré par Pissaro. Ici, les tons chauds et colorés rappellent l’œuvre de Matisse, que Friesz apprécie, et montrent les prémices du fauvisme, style définitivement adopté à partir de 1906-1907. Ces deux années correspondent aux voyages à Anvers, puis à La Ciotat, avec Braque. Les deux artistes s’amuseront à peindre les mêmes sujets, mais Braque suivra, dès 1908, Picasso et le cubisme, alors que Friesz s’attachera à un fauvisme postimpressionniste.

71 250 €

© Dupont & Associés

Line Vautrin (1913-1997)
Soleil à pointes (grand modèle), miroir sorcière et Talosel, diam. 54 cm
Vente du 6 août, Dupont & Associés, Saint-Martin-des-Champs

Pas une semaine sans apercevoir une œuvre de Line Vautrin aux enchères ! Si elles sont principalement proposées en France, on en retrouve partout en Europe et jusqu’aux États-Unis. L’artiste a tout simplement doublé sa cote en dix ans. C’est à partir des années 1930 que la Parisienne commence ses créations et cherche de nouvelles formes innovantes. Ses bijoux seront remarqués lors de l’Exposition universelle de Paris en 1937. Commence alors pour elle une véritable success story. Après la Seconde Guerre mondiale, les ressources étant plus compliquées à trouver, Line Vautrin invente une nouvelle matière, le “Talosel”, dont elle dépose le brevet en 1953. À base d’acétate de cellulose, des couches de résine chauffées, griffées et superposées vont permettre à la créatrice de laisser libre cours à son imagination et de créer ses iconiques miroirs sorcières.

252 000 €

Kim Tschang-Yeul (1929-2021)
Waterdrops, 1975, huile sur toile, 162  x  129  cm
Vente du 16 août, Art Torg, Prague

Diplômé du College of Fine Arts de l’Université nationale de Séoul, puis de l’Art Students League de New York, c’est finalement à Paris que Kim s’installe vers 1970. À partir de cette époque, le Coréen ne peindra plus que des gouttes d’eau, une source inépuisable d’inspiration pour lui. Elles évoquent une théorie bouddhiste selon laquelle notre existence concrète, en tant que “moi”, n’est qu’une illusion et que les êtres humains sont destinés à disparaître, tout comme les gouttes d’eau sont destinées à s’évaporer. Cette représentation concrète de l’éphémère renvoie à une forme de sagesse et de philosophie, dont la représentation plastique se veut universelle. Le peintre compare d’ailleurs la récidive de son motif à celle des prières des moines bouddhistes. La répétition incessante empêche toute autre pensée et permet l’accès au vide.