Maxime Delcourt
04 June 2018
Il faut parfois à un artiste plusieurs albums et des dizaines d'années d'expérience pour convaincre pleinement. Blu Samu, elle, il ne lui a fallu qu'un EP : Blue, un quatre titres aux intonations soul et jazzy. Sorti en 2015, ce premier effort a en effet rapidement marqué les esprits, faisant de cette néo-Bruxelloise (elle est originaire d'Anvers) une héritière d'Erykah Badu, de Lauryn Hill (l'afrocentrisme en moins) ou encore de Sade (« une source d'inspiration intemporelle », à l'entendre), l'imposant alors comme l'une des voix à suivre de près. En Belgique et ailleurs.
Proche des plus fines plumes du rap wallon (le 77 ou Swing) et flamand (Zwangere Guy), avec qui elle a déjà eu l'occasion de collaborer à plusieurs reprises, Salomé Dos Santos est depuis revenue avec son premier clip à l'automne dernier (I Run, où elle expose sa relation avec sa mère), puis un deuxième single : Sade Blu, annonciateur d'un premier album à venir d'ici peu. Sur ces deux petits tubes, on y entend tout ce qui fait la force et la singularité de la musique de Blu Samu : de délicates digressions soul, un sens du refrain raffiné et une sérénité dans le chant qui contraste avec l'urgence avec laquelle la Belge semble vivre sa vie – on parle quand même ici d'une jeune femme qui a très tôt quitté les études, qui a multiplié les petits boulots et qui confie à qui veut l'entendre être passée par une période rebelle.
On ne sait pas ce qui se tramer dans sa tête à l'adolescence, mais on peut l'affirmer sans trembler : Blu Samu a fait le bon choix. Ces derniers mois, les médias locaux ne cessent de la courtiser, le grand public commence à l'identifier et tout un tas de festivals l'ont d'ores et déjà programmée cet été (Dour, Les Ardentes, La Fête de la Musique à Charleroi). C'est dire si l'attente autour de son premier album s'accentue de semaine en semaine.
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