Maxime Delcourt
30 April 2021
Eventail.be - Vous avez 28 ans, Parades est votre premier EP. À quel moment avez-vous compris que vous souhaitiez vous investir dans la musique à temps plein ?
LO - Cette passion est arrivée vers 16-17 ans. Je me suis acheté un piano, un instrument que j'avais déjà pratiqué étant plus jeune, et j'ai rapidement eu envie d'écrire pour accompagner mes mélodies. J'ai fait partie de quelques groupes, je me suis mis à la production électronique ces quatre dernières années et, petit à petit, ce projet a pris forme. Avec l'envie de dépasser un certain cadre pour développer mon propre univers.
- Vos textes sont très personnels, introspectifs. Est-ce facile pour vous de faire preuve de tant d'impudeur ?
- Entre l'instant où j'écris et celui où je prends conscience des réflexions posées sur papier, il y a tout un processus qui se met en place. Ce n'est bien évidemment pas facile d'assumer tous les textes, mais il y a toujours cette volonté d'enjoliver le propos, de poétiser mes pensées. Et puis l'écriture est un exercice assez naturel chez moi. Je rêvais d'être journaliste, j'écrivais des artistes sur internet pour le plaisir, je sais donc que je peux aborder plusieurs sujets. C'est juste que je voulais me présenter dès mon premier EP. La suite sera peut-être moins autocentrée.
© DR |
- Il y a des artistes qui vous ont incité à adopter ce genre de démarche ?
- Nekfeu est une grosse influence ! Dans un de ses morceaux, il explique à quel point il est important de se reconnaître dans les paroles d'un artiste. J'ai le même besoin. D'ailleurs, j'ai écouté beaucoup de rap français et belge, des artistes comme la Fonky Family, IAM ou MC Solaar dont les textes faisaient écho chez moi. Sinon, je voue également une certaine passion pour les groupes de rock des années 1960-1970, types Pink Floyd ou The Doors.
- Dans un de ses morceaux, Nekfeu dit aussi : « Si j'étais bien dans ma tête, j'aurais pas fait le choix d'être artiste »...
- Foncièrement, tout le monde est torturé et trimballe dans son sac des souvenirs plus ou moins sombres. Cela dit, c'est vrai que traduire tout cela en art permet de faire un travail sur soi-même. L'écriture me soulage, c'est une certitude !
- Comment est né un projet comme Parades ?
- La plupart de ces six titres ont été écrits fin 2017-début 2018. Ensuite, le Covid est arrivé, ça a décalé les différentes échéances, mais ça m'a permis de peaufiner le projet, de créer de nouveaux morceaux. À l'image de "C'est pas du spleen", un titre composé en 2020 et envisagé comme un pied-de-nez au reste de l'EP, justement très mélancolique, très nostalgique. Mais encore une fois, rien ne dit que mon premier album, sur lequel je suis déjà en train de travailler, aura la même couleur.
Publicité