1 / 4 épisodes
Maxime Delcourt
13 July 2022
Il y a des rendez-vous avec le destin qu’il convient de ne pas manquer. Pour Keith Richards et Mick Jagger, ce point de bascule remonte au 17 octobre 1961 dans une gare de Dartford, en banlieue de Londres. Les deux adolescents ont alors 18 ans, leurs mères se connaissent, ils ont grandi à une rue l’un de l’autre, mais tout laisse à penser qu’ils s’étaient définitivement perdus de vue. « Je tenais à la main un des disques de Chuck Berry quand un gars que je connaissais à l’école primaire, entre 7 et 11 ans, vient vers moi, raconte Keith Richards dans son autobiographie. Il a tous les disques que Chuck Berry a fait, mais aussi ceux de Jimmy Reed, Muddy Waters, Chuck, Howlin’ Wolf, John Lee Hooker […] Enfin bref, ce gars à la gare, il s’appelle Mick Jagger. »
Le 1er juillet 1967, a Londres, Mick Jagger et Keith Richards, respectivement chanteur et guitariste des Rolling Stones posent dans Kings Bench Road © Photo News
Si des souvenirs communs peuvent nouer des liens, c’est bien la passion pour la musique qui unit Mick Jagger et Keith Richards. D’autant que le premier se produit sur scène dès qu’il le peut. Mieux : il a déjà un groupe, Little Boy Blue & The Blue Boys, qu’il a formé avec Dick Taylor, un jeune guitariste-bassiste qui étudie dans la même école que Keith, la Sidcup Art. Très vite, tout ce beau monde se retrouve ainsi à partager un thé, à traîner ensemble et à reprendre différents standards du rythm‘n’blues : Eddie Cochran, Buddy Holly, Chuck Berry.
Les Rolling Stones, le 18 aout 1964 © DR
La facilité serait d’évoquer de simples adolescents en train de s’amuser, mais c’est évidemment bien plus que ça qui est en train de se jouer : Mick Jagger et Keith Richards comprennent alors qu’ils ne sont pas seuls, que le blues est une musique universelle et qu’il ne tient qu’à eux d’en donner leur propre version. Quelques semaines plus tard, en 1961, le trio est rejoint par Brian Jones, guitariste lui aussi. Bonne nouvelle, le jeune homme, agité et créatif, a envie de monter un groupe et a même déjà une idée de nom en tête : Rollin’ Stone, en référence à une chanson de Muddy Waters. S’ensuivent rapidement les premiers succès, le Swinging London et les années de sexe, de drogue et de rock’n’roll. Mais cela est une autre histoire.
Publicité