Martin Boonen
05 December 2024
Si après avoir flâné dans les allées du marché de Noël des Plaisirs d’Hiver à Bruxelles, il vous prend l’envie de prolonger la soirée dans une ambiance de chalets et de sports d’hiver, allongez votre balade de quelques pas pour pousser la porte de Rotisse, au coeur du piétonnier. Il s’agit du nouveau restaurant de l’hôtel Marriott Brussels Grand Place : une rôtisserie qui revisite, parfois de manière inattendue, les grands classiques de notre cuisine nationale. Depuis peu, le Mariott a donné le coup d’envoi de sa saison hivernale. L’hôtel se pare de décorations chaleureuses et les restaurants Barcine et Rotisse adaptent leurs cartes aux spécialités de saison. Et c’est donc la perspective de découvrir la fondue au fromage made in Rotisse qui nous amène ce soir dans le centre de Bruxelles.
© Rotisse
L’ambiance de la néo-rôtisserie est chaleureuse et conviviale. La clientèle semble être celle de l’hôtel. En passant entre les tables au moment de s’installer, on y entend toutes les langues. Rien que ça, c’est déjà un peu dépaysant. Cependant, l’accueil est un peu chaotique. Puisque la clientèle habituelle est internationale, le personnel n’est pas aussi à l’aise avec le français que l’on pourrait s’y attendre au cœur de notre capitale. Qu’à cela ne tienne, nous communiquerons en anglais. Petite touche de dépaysement supplémentaire… qui ne dissipe pas tous les doutes quant à la nature de notre réservation. Le site internet de Rotisse précise que celles-ci ne sont pas nécessaires pour la fondue. Une information que le personnel préfère démentir sur place. Qui croire ? De plus, dans le doute, et sans savoir si nous aurons l’occasion de découvrir le plat qui nous amène précisément ici, nous nous laissons tenter d’abord par des entrées.
© Rotisse
© Rotisse
Le carpaccio de boeuf, avec ses condiments et son jaune d’œuf confis posé en son centre, a certainement des ambitions de tartare. Mais ce mariage de deux grandes spécialités de bœuf cru a des arguments pour convaincre : le crémeux du jaune d’œuf, l’acididté des pickles d’oignon rouge, puissance du raifort… L’impression est plutôt bonne. Les croquettes aux crevettes tiennent, elles, toutes leurs promesses.
La fondue arrive enfin. Nous en avions un peu douté, mais maintenant qu’elle est là, nous ne craignons plus rien. C’est superbe. La généreuse – qualité première d’une bonne fondue – quantité de fromage fondu prend ses aises dans un véritable caquelon en fonte. Si nous avions eu un peu plus d’informations en arrivant sur la façon dont le plat allait nous être servi, peut-être aurions nous fait l’impasse sur les deux entrées : tout est assez prodigue !
© Rotisse
Les accompagnements nous intriguent. On y retrouve une petite salade très vinaigrée, avec des artichauts et des tomates : parfaite pour se rafraîchir les papilles. Mais aussi, et c’est plus inattendu : des pommes de terres, dorées au beurre et parfaitement fondantes sous la langue. Il y a encore un petit plateau d’excellentes charcuteries de chez Dierendonck (crémeux de bœuf, pâté en croûte, hâte levée et saucisse sèche). Avec le fromage fondu, les pommes de terre et la charcuterie, nous évoluons plutôt dans le registre d’un autre grand plat montagnard : la raclette.
© Rotisse
Mais l’essentiel n’est pas oublié, bien au contraire. Le pain, découpé en larges dés, a le péché d’avoir été au préalable rôti dans le beurre (et oui, rappelez-vous, nous sommes dans un rôtisserie). Ce petit travail supplémentaire sur le pain amène cette fondue à un niveau de gourmandise auquel nous ne nous attendions pas. C’est à la fois croquant et fondant. Si nous aurions aimé avoir un peu d’informations sur le fromage dans lequel nous venons plonger avec délice ces espèces de grands croûtons de pains, il faut lui reconnaître une tenue impeccable tout au long du dîner. Sa consistance reste constante, il ne tranche pas, … irréprochable. Nous aurions peut être juste aimé pouvoir gérer la puissance de la chauffe (à la flamme) nous même pour pouvoir ralentir le rythme quand nous en aurions eu envie.
Après un plat aussi copieux que sapide, inutile de dire que nous nous sommes contentés, pour tout dessert, d’une excellente tisane salvatrice.
L’expérience hivernale proposée par Rotisse n’est sans doute pas vraiment conventionnelle. En proposant du pain rôti au beurre, de la charcuterie et des pommes de terre en accompagnement, cette fondue n’a rien d’académique et un vrai Savoyard y trouverait sans doute à redire. Mais, devant tant de générosité et de gourmandise, comment en tenir rigueur à Rotisse qui, au cœur de l’hiver, risque de combler bien des estomacs avides de réconfort, et réchauffer, dans son cadre convivial et chaleureux, bien des cœurs !
Restaurant
Rotisse
Adresse
Rue Paul Devaux, 4
1000 Bruxelles
Réservations
Sur internet
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