Rédaction
17 May 2019
Cette année, la plateforme Fairtrade Belgium a choisi de célébrer la journée mondiale du commerce équitable en mettant l'accent sur le café, un produit consommé aux quatre coins du monde et important levier de développement des populations. « Derrière le commerce équitable, il y a avant tout des êtres humains, près de 1,7 millions de fermiers, et des histoires qui méritent d'être racontées, comme celle d'Angélique », introduit Nicolas Lambert, directeur de l'ONG Fair Trade Belgium.
Angélique Karekezi © DR |
Issue d'une dynastie de producteurs de café, Angélique Karekezi, en est la plus fervente défenseuse. « Le café coule dans mes veines ! C'est une histoire de famille », introduit-elle. Elle est aux manettes de Rwashossco depuis 5 ans, un réseau qui regroupe six coopératives réparties sur tout le territoire rwandais. « En faisant partie d'un réseau comme le nôtre, les producteurs peuvent à la fois maximiser leurs rentrées financières et profiter d'un effet de groupe auprès des revendeurs. Nous les payons au prix du marché international », explique l'entrepreneuse, qui a démarré sa carrière dans le secteur après des études en économie.
Le café fait partie des piliers de l'économie rwandaise au côté du thé et du tourisme. Au tournant des années 2000, son gouvernement choisit de se positionner sur le segment du café de haute qualité. Cette stratégie s'est révélée payante puisque le café rwandais bénéficie aujourd'hui d'une aura d'excellence qui permet à ses producteurs d'obtenir un meilleur prix sur le marché. « Le café rwandais est un café pour les connaisseurs », confirme Nicolas Lambert. Tirant parti de cette renommée, Rwashossco, qui regroupe 2000 membres, a investi le créneau du café équitable, puis celui du café bio. Ainsi 5 des 6 coopératives détiennent le label Fair Trade, un atout de plus en plus important sur le marché.
© Denyse K. Uwera |
Autre élément différenciateur, Angelique's finest est la première marque du réseau a être 100% gérée par des femmes. Né en 2017 et déjà vendu en Allemagne, ce café arabica est désormais proposé aux distributeurs belges. « Traditionnellement, au Rwanda, les activités agricoles sont portées par les femmes. Ce sont, par contre, souvent les hommes qui sont en charge de la propriété. En travaillant avec des femmes à tous les niveaux de la chaîne, de la récolte au tri, en passant par le marketing, nous avons voulu renforcer leur position dans la filière et augmenter leur impact. C'est un secteur difficile, mais où elles peuvent s'épanouir. Les femmes sont vecteurs de changement », explique Angélique Karekezi. « Un meilleure équilibre entre les genres apporte plus de revenus à la famille, c'est aussi simple que cela », note Nicolas Lambert, dont l'ONG a placé le genre au cœur de ses objectifs. « Si ce marché croit, nous pourrons aider d'autres femmes », conclut Angélique Karekezi.
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