Éric Jansen
22 December 2024
Raphaël Schmitt est un artiste comme on les aime. Poétique et modeste, il s’étonne de son succès fulgurant. Car tout est allé très vite pour lui. C’est Vincent Darré qui repère en premier son trait léger, son aisance à peindre des fresques à main levée, son art du trompe-l’œil. Dans son sillage, le peintre en herbe fait ses armes et enchaîne les décors. Le bouche-à-oreille, aidé de l’incontournable effet Instagram, lui procure de beaux chantiers : la galerie Chastel-Maréchal à Paris, Flore de Brantes à Bruxelles, l’hôtel Tropical à Saint-Barthélemy. Il y réalise une fresque de 300 m2 qui scelle son destin. “Il y a eu un avant et un après”, reconnaît-t-il dans un rire. Les commandes affluent. La plus prestigieuse est celle de la maison Pierre Frey, qui lui propose d’éditer en papier peint et tissu deux dessins. Le résultat est une forêt fantasmée, une jungle tropicale où se glissent quelques citrons…
© Didier Demas
Les dessins originaux "Flore" déclinés en papier peint et en tissu. © Dorothée Demey
Dans la salle à manger de sa maison en Bourgogne, qu’il a transformée en atelier, il peint à présent les futurs motifs des assiettes des hôtels B Signature et le voir faire est un bonheur : sa main court sur le papier, légère et aérienne, sans repentir. On sent la technique.
Le papier peint Flore édité par la maison Frey. © DR
Le dessin se décline aussi en tissu et nappe. © Dorothée Demey
Quand il explique avoir suivi une formation d’ébéniste et de sculpteur ornementiste, puis les cours de l’Institut supérieur Van Der Kelen-Logelain à Bruxelles, on comprend tout. Mais Raphaël Schmitt y ajoute une autre chose, plus abstraite : une sensibilité naturelle et une fantaisie quasi enfantine qu’il avait précédemment exprimées dans la mode auprès de l’iconique et très attachante Loulou de La Falaise. La bonne fée de sa forêt magique.
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