Éric Jansen
09 October 2022
En 1984, elle créait avec Frédéric de Luca la galerie En attendant les barbares, nom magique et évocateur pour tous les amateurs de mobilier contemporain, grâce à deux créateurs dont elle devina alors le potentiel : Elizabeth Garouste et Mattia Bonetti. “On s’était connu au Palace où on allait danser tous les soirs.” Trente-huit ans plus tard, Agnès Kentish n’a rien perdu de sa passion pour la création, ni de son caractère bien trempé. Dans un très beau livre qu’elle publie aujourd’hui, elle raconte ces années passées et les multiples rencontres qui ont jalonné sa carrière, comme autant de rendez-vous avec l’histoire du design. Mis à part le duo mythique, Agnès Kentish s’enthousiasma aussi pour Eric Schmitt ou Olivier Gagnère. Elle les expose toujours. Ils ont depuis été rejoints par Christian Ghion, Éric Jourdan, Eric Robin. Inutile de dire que l’éminence grise du design a du flair. Dans sa petite galerie de la rue de Grenelle, elle reçoit aujourd’hui les enfants de ses premiers clients. “Et parfois les petits-enfants !” Pas mécontente du parcours accompli et très amusée de voir s’envoler en ventes aux enchères des pièces qui viennent de chez elle, “vendues beaucoup moins cher”. Il est encore temps d’en profiter : pour fêter la sortie de son livre, elle présente une exposition qui réunit les dernières créations de ses poulains. En attendant les barbares, quatre décennies de design, par Anne Bony, Éd. du Regard, 152 p., 45 euros • barbares.com
“J’y déjeune régulièrement, le personnel me connaît et me bichonne. Ce que j’aime ici, c’est qu’il n’y a pas de mauvaise surprise. La carte a un peu évolué depuis la mort de Joël Robuchon, mais ses plats signatures sont toujours là. Je suis une inconditionnelle de l’œuf cocotte, du gaspacho, des côtelettes d’agneau, de la fameuse purée et du chocolat tentation. Très pratique, il y a un menu “découverte” avec une succession de plats en petite portion. En revanche, le soir, ce n’est plus pour moi, la clientèle est beaucoup plus festive et show off.”
5 Rue de Montalembert, Paris 7e • atelier-robuchon-saint-germain.com
“Une autre adresse pour déjeuner, dans une ambiance totalement différente. Ici, c’est nappes à carreaux, banquette en skaï, plats à l’ardoise, le classique bistrot parisien et j’adore ça ! D’ailleurs, il n’y a pas que moi : les clients américains du Ritz y viennent en voisins ! Au menu : œuf mayo, andouillette, mignon de porc à l’estragon, escargots sauvages de Bourgogne qui sont exquis. Demandez Gilou de ma part. Il est formidable. J’ai un faible pour le pot au feu et mon mari qui est anglais commande le pied de cochon grillé !”
8 Rue des Capucines, Paris 2e • lepetitvendome.fr
“Pas besoin d’être client pour profiter du spa de cet hôtel qui est un peu caché en bas des Champs-Élysées et qui a beaucoup de charme. Avec mon mari, nous y allons toutes les semaines nous faire masser. Je vous conseille Marion ou Gabriella. Pendant le confinement, on se faisait masser dans les chambres qui étaient vides. Cela nous a vraiment aidés à traverser cette épreuve. Mais surtout, le bonus ensuite, c’est la piscine qu’on a pour soi pendant une heure ! Elle ne fait que 16 mètres, mais c’est une parenthèse de sérénité et de lâcher-prise.”
42 Av. Gabriel, Paris 8e • lareserve-paris.com
“Marie-Bérangère Gosserez est l’autre galeriste que j’estime le plus à Paris. Nous avons la même passion pour l’artisanat d’art, la même rigueur dans l’exécution. Elle a fait ses débuts chez Christie’s, d’ailleurs elle y est revenue au début de l’année pour une magnifique exposition de ses créateurs. Elle a ouvert sa galerie comme Béatrice, en 2010, et elle aussi a fait une découverte formidable: le designer Valentin Loellmann, diplômé de l’école des beaux-arts de Maastricht. Son bureau Brass est entré à l’Élysée !”
3 Rue Debelleyme, Paris 3e • galeriegosserez.com
“Béatrice Saint-Laurent incarne la relève de mon métier. Elle a ouvert sa galerie en 2010 et, depuis, elle a acquis une vraie notoriété. Elle travaille avec de nombreux décorateurs américains. Elle a un œil et du flair. C’est elle qui a découvert Nacho Carbonell, avant les Carpenters ! Elle aime comme moi les créations qui flirtent avec le rêve, la poésie, suscitent l’émotion ou l’étonnement. J’ai découvert chez elle le travail de François Mascarello et elle m’a permis de collaborer avec lui, en toute simplicité. J’aime cette honnêteté. C’est une concurrence qui me stimule.”
14 Rue des Beaux Arts, Paris 6e • galeriebsl.com
“Je trouve que la restauration de ce bâtiment est absolument remarquable. Les décorateurs Joseph Achkar et Michel Charrière ont fait un travail extraordinaire. La mise en scène des pièces, l’ambiance qu’ils ont su recréer, la beauté des meubles… tout m’enchante car – je vais peut-être surprendre – mais j’adore le XVIIIe siècle ! J’ai des goûts très éclectiques. Et j’engage aussi le visiteur à prendre l’audioguide. On entend alors non pas des commentaires barbants, mais comme la bande-son d’un film, c’est fascinant.”
2 Pl. de la Concorde, Paris 8e • hotel-de-la-marine.paris
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