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Ruffus, dans la fleur de l'âge !

InterviewRuffusVignoble des AgaisesVinVin BelgeViticulture

Martin Boonen

18 July 2024

Vignoble des Agaises

En plus de vingt ans, le domaine des Agaises, qui produit le désormais mythique Ruffus, s’est donné les moyens de concurrencer les meilleures productions champenoises. Mais l’un des plus anciens vignobles de Belgique ne se repose pas sur ses lauriers. Cette année, il atteint les 40 hectares de vignes et développe des activités œnotouristiques. Rencontre avec son directeur commercial, Arnaud Leroy.

L’Éventail – Désormais, votre domaine atteint les 40 hectares. Quelle expansion en vingt ans !
Arnaud Leroy –
Oui, depuis les débuts en 2002, le domaine à multiplié par vingt sa superficie. Cela représente une croissance d’environ deux hectares par an. C’est une belle consécration. Rapidement, nous avons eu la confirmation que la qualité des vins était là et nous avons pu nous permettre de développer l’activité, donc nous professionnaliser.

Arnaud Leroy

Arnaud Leroy © CiciOlsson

– Quels sont les défis que vous avez dû relever ?
D’abord, ce fut de faire connaître le vin belge à une époque où les réseaux sociaux n’existaient pas. Depuis dix ans, la viticulture belge explose et les vignobles poussent chez nous comme les champignons après la pluie. C’est une grande fierté pour nous d’avoir fait partie de ceux qui ont montré la voie, prouvé qu’il est possible de faire de grands vins dans notre pays.

– Une forme de concurrence commence-t-elle à s’installer entre vignobles belges ?
Non, absolument pas. Malgré son développement, l’offre ne répond toujours pas à la demande chez nous. Le marché n’est pas saturé. Nos concurrents sont essentiellement les vins effervescents étrangers : champagne, cava, prosecco ou crémant.

Le chai de Ruffus

© DR

– On connaît le style des champagnes, celui prosecco, du cava… Y a-t-il un style de vins effervescents en Belgique ?
Nous sommes encore au début de l’aventure viticole en Belgique et il est difficile de voir émerger un style proprement dit. Cela dit, en effet, il y a des caractéristiques communes : le terroir belge produit des vins frais. C’est principalement dû à nos latitudes septentrionales. Mais c’est aussi en raison de faibles dosages. Que ce soit au nord ou au sud du pays, le Belge n’aime pas les vins trop doux. Nos cuvées sont donc particulièrement peu dosées et peu sucrées. Nous étions parmi les tout premiers à proposer des cuvées extra brut en Belgique.

– Vous développez de l’œnotourisme, c’est un nouveau métier ?
C’est une nouvelle activité, mais elle s’est mise en place naturellement parce que la demande était là. Quand on vient au domaine, il est normal d’avoir envie de découvrir la vigne et le chai lors de visites. Mais cela s’organise. À la suite de la visite, logiquement, on déguste les vins du domaine, mais, plus largement, on peut avoir envie de boire un verre. Et pourquoi pas de manger un petit morceau ou un vrai repas… Notre restaurant gastronomique éphémère est ouvert de manière récurrente à plusieurs moments dans l’année. La semaine, on reçoit aussi beaucoup d’événements d’entreprise. Ici, il y a de la vie, des choses à faire et à voir toute l’année. Un parcours didactique gratuit va voir le jour dans le vignoble pour en apprendre plus sur Ruffus et la viticulture. Lors des week-ends de juillet, nous organiserons des soirées dansantes avec des DJ : les soirées Ruffus en terrasse.

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