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C’était l’année 1973. Smoke On The Water avait consacré Deep Purple et Pink Floyd enregistrait Dark Side Of The Moon. Georges Pompidou était président et Richard Nixon devrait démissionner dans la honte du Watergate. Un 11 septembre, déjà, le président chilien Salvador Allende venait d’être fauché par le putsch de la junte de Pinochet. En Grèce, en revanche, le sinistre régime des colonels était renversé.

C’est en 2008 que l’avenir économique a commencé à se soustraire. Ce fut, bien sûr, la crise bancaire suivie de la crise des dettes souveraines. Ce fut aussi un test de survie pour l’euro. Mais c’était, en réalité, autre chose de bien plus profond : le constat que l’épargne, censée nous protéger de l’avenir, n’était plus ancrée.

Au début du mois de janvier, un article publié dans Bloomberg m’a fortement frappé. Il concernait des milliardaires américains qui investissaient en cryptomonnaies pour se protéger contre l’enfer de l’implosion des monnaies traditionnelles, comme si une vague de délitement des monnaies s’annonçait, suite notamment aux extravagances d’impressions monétaires des banques centrales.

1971. Voici cinquante ans, les accords de Bretton Woods marquaient la fin des traités monétaires d’après-guerre. Mais ce même été, l’un des “quatre de Liverpool”, le Beatle George Harrison, donnait au Madison Square Garden de New York le concert d’une vie.

Il y a vingt ans, l’euro, sous sa forme physique, apparaissait. D’immatériel et dématérialisé, il devenait symbolique.

L’histoire de la monnaie est fascinante. Et pour cause : elle représente, pour tout humain, un moyen de transaction, mais aussi un moyen de thésaurisation et d’emprunt.