Rédaction
25 July 2016
Historiquement, il y a deux sortes de tubes de l'été. D'un côté, des singles ouvertement ringards, uniquement aptes à faire danser dans les booms de camping ou dans les Club Med. De l'autre, des titres composés par des artistes respectés par la critique, soudain sous les feux des projecteurs le temps de quelques semaines. En 2002, par exemple, on pouvait soit se déhancher en oubliant toute dignité sur "Aserejé" de Las Ketchup ou "Stach Stach" des Bratisla Boys, soit on découvrait un récit post-11 septembre avec « Manhattan-Kaboul » de Renaud et Axelle Red ou la mélancolie d'un homme aux idées noires avec « J'ai demandé à la Lune » d'Indochine.
Écrite par le leader de Mickey 3D, Mickaël Furnon, qui l'a d'ailleurs réinterprété à plusieurs reprises sur scène, cette chanson n'était pourtant que la face B du single « Punker » à l'origine. Trop mélancolique, pas assez optimiste et insouciant avec ses confessions de dépressif (« J'ai demandé à la lune/Si tu voulais encore de moi/Elle m'a dit : "j'ai pas l'habitude/De m'occuper des cas comme ça"/Et toi et moi/On était tellement sûr/Et on se disait quelquefois/Que c'était juste une aventure/Et que ça ne durerait pas. »), « J'ai demandé à la Lune » n'avait a priori rien pour séduire le grand public et l'inciter à acheter l'album Paradize – finalement vendu à plus d'un million d'exemplaires. Mais les radios, étonnamment fascinées par ce mélange de noirceur et de poésie meurtrie, porté par le chant d'une petite fille de huit ans (Pauline Léonet, fille de l'animateur belge, Rudy Léonet) ajouté avant le mixage final, en décident autrement et font de « J'ai demandé à la Lune » un immense tube, écoulé à plus de 750 000 exemplaires. Mieux qu'un coup de poker, un coup de maître.
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