Sylvie Dejardin
02 July 2024
L’univers culinaire corse se reflète dans chacune de ses spécialités. Du maquis montagneux aux vergers baignés de soleil, chaque région dévoile sa signature gastronomique. Les fromages de brebis et de chèvre racontent l’histoire d’un pastoralisme vivant et respectueux de l’environnement. Les célèbres charcuteries, fierté des artisans locaux, sont de véritables institutions renommées pour leur qualité et leurs saveurs particulières. La Corse regorge de spécialités régionales ou locales, entre terre et mer, qui surprendront les voyageurs en quête d’étapes gourmandes.
L’art de la charcuterie en Corse se traduit par une riche tradition culinaire, héritée d’un élevage porcin unique, où les bêtes profitent d’une liberté presque totale. Ce porc dit “nustrale” se nourrit des richesses naturelles du maquis, de glands et de châtaignes, quelque temps avant l’abattage, ce qui lui donne un bouquet si singulier. Cette alimentation particulière parfume la viande d’arômes distincts. Ainsi prisuttu, lonzu, coppa, panzetta et figatellu, pour les plus connus, font la fierté de l’île. Le cycle de production est intimement lié aux saisons, avec des produits frais en hiver et des produits secs et affinés en été, nécessitant une attention particulière aux conditions d’élevage pour garantir l’excellence de chaque pièce de charcuterie.
Les fromages, à l’image de l’île elle-même, regorgent de caractère et s’appuient sur des légendes. Leur élaboration se traduit par une palette de saveurs particulièrement variée. Ainsi, le brocciu (prononcez “broutch”, NDLR) réalisé à base de petit lait de brebis ou de chèvre, se déguste de différentes manières : tout frais et encore tiède avec du miel, quelques jours après sa confection, saupoudré d’aromates en fin de repas ou incorporé à de délicieuses pâtisseries. Le Niolo ou “niulincu”, le Bastilicaccia, le Sartinesu et le Calenzana, avec leurs nuances distinctes, leurs pâtes tantôt dures, tantôt molles ou coulantes, reflètent la diversité des terroirs et des techniques d’affinage. Chacun raconte un bout de Corse, offrant, en arrière-plan, ses reliefs et son histoire.
En parcourant les nombreux marchés, on découvre une myriade de produits qui invitent au voyage et à la découverte des trésors locaux.
L’aziminu, version corse de la bouillabaisse marseillaise, se compose d’ingrédients choisis avec soin pour leur fraîcheur et leur qualité. Lotte, rascasse, dorade, rouget, saint-pierre, crabes et autres joyaux marins mijotent lentement dans un bouillon enrichi d’herbes aromatiques et d’épices telles que le thym, le laurier, le fenouil ou encore le safran. L’ensemble crée une harmonie de saveurs reflétant les richesses naturelles de l’île. Servie traditionnellement en famille ou dans les restaurants locaux, cette soupe est habituellement accompagnée d’une rouille qui ajoute la touche épicée. La générosité de la Méditerranée réunie dans une assiette ravira les amateurs des délices marins.
Les spécialités traditionnelles sucrées ne manquent pas et rivalisent par leur composition, leurs goûts et leurs textures qui ne peuvent qu’attiser la gourmandise. Le brocciu, par exemple, se prête parfaitement à la confection de gâteaux et autres délices sucrés. La fiadone, dessert emblématique de l’île, se compose de ce fameux fromage, d’œufs et de sucre, le tout parfumé à l’eau de vie et/ou avec un zeste de citron. Le brocciu s’incorpore également dans le falculelle ou l’ambrucciata.
La châtaigne fait aussi partie du paysage et des préparations culinaires de la région. Gâteaux, flans, beignets et confitures font fondre de plaisir à l’arrivée de l’automne.
Les canistrelli, biscuits typiquement corses, se déclinent en fonction des palais et des préférences : nature, au vin blanc, aux figues, aux noisettes, à l’anis… Avec une tasse de café, il clôture en beauté la pause déjeuner.
La Corse, c’est aussi une variété de vins de caractère, liée aux différents terrains et à la qualité des sols. L’éventail des cépages produit des vins avec une forte identité régionale. Ils accompagnent à merveille les différents mets. Un petit blanc bien frais, à l’apéro, ou un rouge robuste fera honneur à la gastronomie locale.
Les vacances sur l’île de Beauté passent inévitablement par les plaisirs de la table et de la bonne chair. Que l’on soit plutôt mer ou plutôt montagne, voire les deux, on est assuré de trouver son bonheur le temps d’une pause ressourçante, sur la côte ou dans un chalet de l’arrière-pays, dans les nombreux petits restaurants locaux où tradition et authenticité se taillent la plus belle part.
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