Rédaction
09 January 2017
Petit à petit, les Maghrébins mettent en place un cérémonial autour de la boisson. Sa préparation et son goût varient en fonction des régions et des pays du Maghreb. Il est, ainsi, plus sucré dans le nord que dans le sud du Maroc. Il est servi avec des pignons de pins en Tunisie et on peut y ajouter des plantes ou des épices comme l’absinthe, la verveine, la sauge, le basilic, le romarin ou le thym sauvage. De même qu'il est courant de mélanger quelques gouttes d'eau de fleur d'oranger.
Thé aux pignons (spécialité de thé à la menthe tunisienne). © Henning Leweke |
Mais en général, on peut décrire sa préparation comme suit. D’abord, le thé gunpowder (thé vert roulé en petites billes) est infusé pendant une minute dans une petite quantité d’eau bouillante pour le « laver ». Cette première étape permet d’enlever son amertume et une grande partie de sa théine. On jette l’eau puis on ajoute de la menthe fraiche qu’on recouvre d’eau. On met également des morceaux de pain de sucre obtenus au marteau. On peut le remplacer par du sucre en morceaux (environ vingt pour une théière d’un litre).
Thé à la menthe à Marseille © Marcovdz |
« Le premier verre est aussi doux que la vie. Le deuxième est aussi fort que l'amour. Le troisième est aussi amer que la mort. » Proverbe touareg à propos du thé.
Le mélange se fait en versant le thé dans un verre qui est directement re-versé dans la théière et ce plusieurs fois de suite. Cela permet également au maître de cérémonie (souvent un homme) de goûter le thé afin d’ajouter éventuellement du sucre ou de la menthe et surtout vérifier le temps d’infusion (un thé trop infusé serait trop amer). On verse le thé dans les verres en éloignant la théière pour « l’aérer » et le faire « mousser » (ce qui est synonyme de chance et de fortune). Selon le rituel, le thé est servi trois fois : le premier thé est « amer comme la vie ». Le deuxième un peu plus sucré, « doux comme l’amour ». Le dernier, franchement sirupeux, « suave comme la mort ».
Théières à Essaouira © Shinta Bonnefoy |
Différents objets accompagnent le rituel du thé : la théière (fabriquée en cuivre doré ou argenté ciselé), les verres à thé (colorés et aux décors géométriques, orientaux ou fleuris), le passe-thé (sorte de petite passoire) et le plateau (au décor oriental et assorti à la théière). Parfois, on ajoute le marteau pour casser le pain de sucre ou le lance-parfum qui permet de mettre de l’eau de rose ou de fleur d’oranger sur ses mains et dans certaines régions du Maroc, dans son verre.
Verres à thé turques © Droits réservés |
Quel soit l’endroit où le thé est bu, ces objets font aussi partie du dépaysement lors de la dégustation.
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