Martin Boonen
08 July 2022
De prime abord, rien ne distingue vraiment le site vineaste.com d’autres caves en ligne. Ce qu’admet Ludovic Chevalier, co-fondateur de Vinéaste : “À l’origine, c’est un projet d’e-commerce simple. Mais nous avons vite compris que que la plus value d’un caviste par exemple, c’est évidemment son avis, sa capacité à vous donner le bon vin au bon moment ou pour la bonne occasion.” Bref, sa capacité à être prescripteur, et ça, c’est difficile à reproduire sur internet. Du moins, ça l’était jusqu’à il y a peu. Les progrès technologiques (notamment celles liées à l’exploitation des données) permettent de développer des nouveaux outils… dont Vinéaste tire profit aujourd’hui. “La plateforme s’articule autour de deux grands axes. D’abord, la livraison de boîtes découvertes mensuelle sur abonnement.” Dans ce système, les abonnées, au fil des livraisons, donnent leurs avis sur les vins goûtés, ce qui permet à Vinéaste de compléter leur profil œnologique et gustatif pour leur proposer des vins toujours plus à leurs goûts.
“Nous avons classé les vins en différentes catégories, très intelligibles, qui permettent au client de tout de suite comprendre à quel(s) style(s) de vin l’intéresse(nt).” Parmi ces catégories, on retrouve : “à boire jeune”, “de garde”, “épicé”, “grillé”, “puissant”, “vanillé”, “fruité”, “rond”… “Nous voulions exprimer le goût du vin en des termes simples, sans référence au jargon œnologique qui peut être intimidant”, explique Ludovic. “Évidemment, c’est parfois un peu simpliste de réduire tout le travail du vigneron à quelque terme de goût, mais on voulait que notre outil soit vraiment facile d’accès pour tout le monde.” Et ça marche ! Le système a beau être simple, il est efficace.
L’autre grand axe est celui du sommelier virtuel. À l’aide d’un petit questionnaire basé sur le goût et les envies des clients, un algorithme permet de déterminer quel(s) vin(s) convienne(nt) au client . “Les questions sont simples et ne demandent aucune connaissance œnologique ou de dégustation” précise Ludovic. Le questionnaire pose des questions sur nos habitudes culinaires, nos goûts, notre façon de consommer… “En quelque question, le sommelier digital peut déjà vous orienter vers une sélection de nos vins et imaginer jusqu’à 40 boxes différentes !”
L'équipe de Vinéaste © DR
L’expérience que nous avons pu faire sur la plateforme avec le sommelier digital de Vinéaste s’est révélée étonnamment concluante. Le profil des vins qui nous ont été livrés correspondait plutôt bien à ce que nous avions envie au moment de passer la commande. Impressionnant.
Mais comment nos trois jeunes œunologues s’y prennent-ils pour sélectionner les vins proposés par leur sommelier virtuel ? “En général, on va sur les salons (Montpellier, Paris, Dusseldorf…). C’est une façon pratique de rencontrer beaucoup de monde d’un coup. Nous ne nous intéressons qu’aux vins bio et aux vignerons indépendants. Les vins que nous défendons sont aussi des vins qui ne sont pas encore surreprésentés en Belgique.” Et à quoi ressemblent-t-ils, ces vins ? “Ce sont des vins qui nous plaisent, des vins de vignerons qui ont quelque chose à raconter.” Le spectre est donc large, de quoi satisfaire tous les palais.
© DR
Pour croître, Vinéaste compte aussi sur des acquisitions : “nous avons déjà repris deux sociétés (Le vin du mois et Vinirégie). Nous continuerons si des bonnes opportunités se présentent. Le marché est déjà consolidé et le belge a ses habitudes. À nous donc de réussir à faire parler de nous, d’utiliser les bons canaux. Le web, évidemment, mais le vin, c’est un catalyseur de rencontres, alors l’événementiel sera très important aussi.” Les rencontres ! Comme quoi, on peut mettre au point un sommelier digital très efficace, mais on ne remplacera jamais le plaisir de partager un verre de vin !
Photo de couverture : © Maxime Prokaz
Sur internet
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