Agnès Zamboni
20 June 2022
© Joana Mac Lennan & DD
Cette maison de village, dans le Vaucluse, a d’abord été acquise, en 2005, par les parents de Lorraine, puis Patrick et Lorraine l’ont rachetée en 2010. “Nous sommes tombés amoureux de cette maison typiquement provençale. Nous avons aussi apprécié le fait qu’elle soit très accessible depuis Paris.” En effet, la propriété est située à 3h20 de Paris, ce qui est idéal pour une simple escapade le week-end… “À Cabrières d’Avignon, elle est apparue sur le cadastre napoléonien en 1823.
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La partie centrale de la bâtisse, totalisant 300 m2, a été construite au XVIIIe siècle et d’autres extensions ont été réalisées au cours du XXe. À l’origine, il s’agissait d’une simple habitation de paysan qui s’est transformée, au fil du temps, en une véritable ferme”, relate le couple, qui a réalisé la dernière rénovation des bâtiments en 2012. Ils ont réuni les différentes parties de la maison qui avait été scindée, en deux, durant le XXe siècle, pour retrouver son visage originel et authentique. Pour le souligner, les maîtres des lieux ont travaillé des associations harmonieuses de teintes inspirées par les couleurs de la nature environnante. Et ils ont puisé dans les riches collections d’imprimés de Pierre Frey et notamment dans la collection Joie de Vivre pour l’accessoiriser. Tandis que les matières choisies mêlent le lin, le coton et le velours pour créer des contrastes inattendus.
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Le jardin de 6000 m2 fait aussi le charme du lieu. Il a été recomposé grâce à la passion de ses propriétaires et au talent d’un jardinier paysagiste du cru qui a réussi à traduire les envies de Lorraine et Patrick. L’espace extérieur est truffé de plantes magnifiques, toutes différentes. “Nous aimons beaucoup nous promener dans le jardin et regarder les fleurs et les plantes, c’est un environnement très paisible et une source d’inspiration. Nous avons une très belle vue sur la campagne et les montagnes du Luberon. La maison est établie sur des terrasses d’oliviers et entourée de plantes méditerranéennes comme le romarin, la lavande et de nombreuses roses blanches Iceberg très parfumées qui fleurissent jusqu’en décembre. Les senteurs de lavande exhalent dans tout le jardin et attirent par centaines des papillons blancs, au printemps.”
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À l’intérieur, on retrouve la rusticité de la ferme d’origine : les pièces sont petites, comme jadis, et n’ont pas changé de fonction. Les murs ont conservé leurs grosses pierres (un mètre d’épaisseur) pour garder la chaleur ou la fraîcheur, selon la saison, un principe de climatisation naturelle. Lorraine et Patrick ont aussi créé des terrasses, des pergolas, des vérandas et des petits espaces très accueillants. “On peut s’abriter du mistral, se protéger du soleil, en été, et profiter de la lumière, en hiver. Ce n’est pas notre maison principale mais une résidence secondaire pour s’évader au soleil et profiter de la fraîcheur de la Provence. Nous y venons en toute saison, mais surtout du printemps à l’été. En mai, juin et juillet, le jardin est très fleuri et vert ; la température n’est pas encore trop élevée.”
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Dans la maison, certains sols sont d’origine, d’autres ont été recréés avec des carrelages typiques régionaux de récupération, en pierre et en terre cuite. Les sols neufs, neutres et clairs, en béton teinté, la moquette Kea signée Pierre Frey et les tapis, présents dans les chambres, respectent une gamme chromatique prédéfinie.
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Dans la cuisine, le carrelage est composé d’anciens carreaux de cuisine chinés. Les portes des placards et le plan de travail en bois patiné ont aussi été trouvés en brocante. La table de salle à manger vintage s’associe avec des fauteuils achetés chez Ikea et un ancien meuble provençal d’église. Avec ses portes toujours ouvertes, il fait office de vaisselier. Beaucoup d’éléments possèdent un vécu, comme s’ils avaient toujours été là !
© Joana Mac Lennan & DD
Les créations de Pierre Frey s’associent avec des textiles ethniques, achetés directement sur les marchés en Afrique du Sud, où Lorraine a souvent voyagé. Dans chaque pièce, une ambiance particulière a été créée. Dans la salle à manger, la nappe Nikita en lin et broderie de laine s’associe à des chaises de bistro en rotin (Louis Drucker).
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Dans le salon, le canapé de la ligne Matthieu a été modifié en face-à-face pour créer un espace plus convivial. Il est recouvert du tissu Dolino en lin et animé avec les coussins en lin brodé (modèles Sunny et La Sorgue avec housse en jacquard). Mais il y a aussi des touches contemporaines, comme la chauffeuse Litho, dessinée par Guillaume Delvigne, dont les lignes épurées et courbes, s’accordent avec l’architecture intérieure du salon voûté.
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Dans le salon vert, au sol recouvert d’un tapis d’extérieur, les canapés signés Philippe Hurel houssés avec un faux uni (modèle Angkho) côtoient une table en fer forgée vintage, débusquée en brocante.
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Dans la chambre de Lorraine et Pierre, une tenture en lin imprimée d’une palmeraie (modèle Mauritius) invite à l’évasion. Elle sert de toile de fond à différents accessoires textiles, tissés main, en velours, brodés ou en tissage jacquard.
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Quant à la chambre des origines, elle est personnalisée par une armoire parisienne que Lorraine Frey a recouverte de papier peint (modèle Shaman) et un jeté de lit brodé en laine (modèle Anoki). Dans la chambre avec baldaquin, le banc, un “radassier”, a été chiné par Lorraine qui l’a ensuite repeint en blanc mat pour lui offrir un côté plus moderne. Le couvre-lit a été réalisé à partir du tissu Croisette, une broderie colorée inspirée des vitraux contemporains et des villas modernistes de la Côte d’Azur.
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Sous la pergola trône une table de fleuriste chinée, décorée de sets à rayures bayadères confectionnés avec le tissu Bain de Soleil. Dans le salon d’été, protégé par une moustiquaire en voile de lin, les nombreux coussins ont été taillés dans des tissus spécialement conçus pour un usage extérieur : modèles Sanary, Sète, Cassis et Arles. Et sur le banc, les coussins Vibrations, Les Mouettes et Catherine… Tandis que les chaises de bistro en rotin (Louis Drucker) s’associent avec la nappe Poséidon. “Nous aimons beaucoup chiner, rechercher des pièces étonnantes et chargées d’histoire. Le marché de l’Isle-sur-la-Sorgue est une mine d’or pour nous. Nous collectionnons les vieux fauteuils provençaux en bois et toile de Jouy du XVIIIe. Nous avons eu un coup de cœur pour ce vieux meuble provençal, provenant d’une église, qui nous sert désormais à ranger toute la vaisselle. Nous le laissons ouvert en permanence pour profiter des merveilles que l’on a débusquées.”
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