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Sa silhouette est fragile, presque cassante. Elle ne marche pas toujours droit, gênée qu’elle est par un dos qui la fait souffrir. Lorsque je rencontre Margrethe II en son palais de Copenhague, en mars 2017, je découvre une femme d’une simplicité extrême. Un sourire accroché aux étoiles sur un regard un peu fuyant face à la presse. Ce jour-là, j’ai décidé de venir un jour vivre dans le pays de cette dame, sur le trône du Danemark depuis 51 ans.

En refusant d’octroyer des funérailles nationales au roi Constantin, le gouvernement grec s’est montré on ne peut plus minable, ratant une occasion de fermer sereinement une page de son passé. La présence de la plupart des têtes couronnées d’Europe et la ferveur populaire apparaissent comme un véritable camouflet à la politicaille grecque qui prétendait que le roi n’avait pas de passeport national et n’était donc pas citoyen hellène alors que ce sont ces mêmes autorités qui le lui ont toujours refusé. Certains lui reprochaient d’avoir cautionné la junte militaire, ce qui pour le moins discutable. Quoiqu’il en soit, la file kilométrique qui ondulait dans les rues d’Athènes dès 6 heures du matin dépassait tous les espoirs et fut d’un grand réconfort pour toute la famille royale.

On le savait diminué et il ne se déplaçait plus qu’en chaise roulante depuis 2018 mais sa fin a été précipitée par un accident cérébral. Rentré à l’hôpital aux soins intensifs voici quelques jours, le roi Constantin II de Grèce est décédé cette nuit à Athènes, à l’âge de 82 ans, entouré de son épouse, de ses enfants et de ses sœurs la princesse Irène et la reine Sofia d’Espagne.

Pas besoin de scruter les astres pour savoir si 2023 sera une année royale car bien des événements jalonnent déjà un calendrier riche en anniversaires et en jubilés.

C’est une situation politique et diplomatique sans précédent en Europe au XXIe siècle. Dans plusieurs monarchies européennes, les futurs chefs d’État seront des souveraines. Des femmes régnantes monteront sur le trône des Pays-Bas, d’Espagne, de Suède et de Belgique. Elles seront garantes d’efficacité, de modernité, de sensibilité et de tradition. Nous achevons cette série avec la princesse héritière de Norvège, la future reine Ingrid.

Scrutées et disséquées par une presse sans pitié, les monarchies sont souvent en proie aux critiques de tous bois. Mais quand des membres de ces mêmes maisons font dissidence et discréditent les familles dont ils sont issus, on a peine à comprendre même si naître prince ou princesse semble loin d’être aussi rose qu’on peut le croire d’ordinaire.

La nouvelle est tombée comme un couperet, vivement critiquée par l’opinion publique et certains membres de la famille, surpris et décontenancés. La reine Margrethe II a décrété qu’à partir du 1er janvier 2023, les quatre enfants du prince Joachim, son fils cadet, perdraient leur titre princier et ne seraient plus que comte et comtesse de Montpezat. La souveraine qui se défend en affirmant vouloir restreindre le noyau actif de la famille royale au seul couple des princes héritiers et de leur descendance a suscité l’incompréhension pour son manque évident de diplomatie.

Retardées en raison de la crise sanitaire, les célébrations du jubilé d’or de la reine Margrethe II de Danemark, c’est-à-dire ses 50 ans de règne, avaient été reportées de janvier à septembre. Le décès de la reine Elizabeth II que la souveraine danoise connaissait depuis l’enfance a jeté un froid sur Copenhague et Margrethe II n’a pas hésité à adapter le programme des festivités.

Moins populaire que son frère que l’on dit plus accessible et communicatif, le prince Joachim semble souffrir du syndrome des cadets qui peinent à trouver leur place au sein d’un clan royal. Il n’en a pas toujours été ainsi puisque, d’après lui, son enfance fut très heureuse avec un père très présent et une mère, un peu moins certes car aux prises avec son devoir de chef d’état mais attentive et complice.

C’est une nouvelle tendance très … tendance au sein de nos monarchies européennes : les altesses se muent en sportifs et sportives au grand cœur, en coaches d’exception pour de nobles et grandes causes. S’il devait y avoir des « Jeux olympiques de la tête couronnée », nul doute que les rangs seraient garnis d’illustres représentants.

Les monarchies scandinaves ont amoureusement conservé ce goût du faste qui fait scintiller davantage les anniversaires et autres célébrations royales. Ainsi, les 18 ans de la princesse Ingrid Alexandra de Norvège n’ont pas fait exception et ont donné lieu à de nombreuses célébrations.

Le roi Harald de Norvège a encore connu de légers problèmes de santé mais son joyeux message de Pâques avait rassuré ses concitoyens. Á 85 ans, il vient de fêter ses 31 ans de règne, le bon moment pour passer le flambeau à son fils le prince Haakon-Magnus et ainsi profiter d’une retraite méritée ?